Archives par mot-clé : Gil Shaham

Mozart romantique

Surprise, Renaud Capuçon entrant chez Deutsche Grammophon, se voue à Mozart, les Concertos (j’y reviendrai), et toutes les grandes Sonates. Sous l’étiquette jaune, c’est succéder à Schneiderhan, à Perlman, à Mutter, pari risqué, pari gagné. Continuer la lecture de Mozart romantique

Crépuscule

Bis repetita ? Gil Shaham avait déjà autorisé la publication d’une première captation du Concerto à la mémoire d’un ange, avec la Staatskapelle de Dresde sous la direction de David Robertson. Quelques années plus tard, sa vision crépusculaire s’est encore enténébrée, cherchant le silence Continuer la lecture de Crépuscule

Concerto de chanteuse

Le Concerto de Korngold, écrit pour Heifetz et littéralement cousu de musiques pour Hollywood, enchante les violonistes de la jeune génération depuis que Gil Shaham l’a en quelque sorte ressuscité, je n’y attendais pourtant pas Liza Ferschtman dont la relecture radicale du Concerto de Beethoven m’avait tant surpris, j’avais tort.

Son archet lyrique déploie les phrases passionnées du Moderato si loin, et elle vous emporte au cœur de la Romanze, vrai nocturne en nuit américaine envoûtant jusque dans des pianissimos sorciers, mais c’est dans l’esprit scherzando fantastique du Finale que son art flamboie. Heifetz n’a qu’à bien se tenir, car ce violon plein d’esprit se cabre et sifflote avec une liberté confondante d’accents, de rythmes, d’apartés, tout cela fuse d’autant que l’Orchestre Symphonique de Prague caracole sous la baguette ailée de Jiří Malát, je me laisse griser jusqu’à la coda, surpris soudain d’entendre un public exulter. En plus, on est au concert !

Tout comme pour la Sérénade déduite du Banquet de Platon par Leonard Bernstein, suite de portraits où le violon s’enflamme puis songe, opus magique que Liza Ferschtman joue ave ardeur, sans les effets de suspens qu’y mettait Gidon Kremer et c’est tant mieux : l’ouvrage y gagne sa place de classique du XXe siècle, comme sous l’archet de Kolja Blacher tout récemment (j’y reviendrai).

Et maintenant, si Liza Ferschtman se penchait sur les Concertos de Grażyna Bacewicz ? Ils semblent écrits pour elle et ne sont guère courus au disque malgré l’intégrale de Joanna Kurkowicz et de Łukasz Borowicz pour Chandos.

LE DISQUE DU JOUR

Erich Wolfgang Korngold (1897-1957)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Op. 35
Leonard Bernstein (1918-1990)
Sérénade pour violon et orchestre d’après le « Banquet » de Platon

Liza Ferschtman, violon
Orchestre Symphonique de Prague (Korngold)
Jiří Malát, direction (Korngold)
Het Gelders Orkest (Bernstein)
Christian Vásquez, direction (Bernstein)

Un album du label Challenge Classics CC72755
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Photo à la une : © Jonathan Zizzo

Thirties

Gil Shaham tente une aventure un rien périlleuse : revenir, en l’élargissant parfois, à ce répertoire d’élection où il triompha d’abord sous étiquette Deutsche Grammophon : l’abondante littérature que le violon inspira aux compositeurs durant l’entre-deux guerres. Continuer la lecture de Thirties