Les Belcea auront inventé ce couplage parfait où se résume un siècle du quatuor français. Depuis il aura fait florès sans que pourtant, aucun ensemble ne retrouve l’évidence de ce premier album. Eh bien ! les Hermès y parviennent Continuer la lecture de Les trois quatuors
Archives par mot-clé : Claude Debussy
Torpide
Sir Simon Rattle fut toujours gourmand de musique française, son album Debussy, dès son temps de Birmingham (Images, Jeux) l’aura prouvé, ses Ravel épurés surprennent toujours en bien aujourd’hui comme ceux de ce concert donné au Barbican le 13 janvier 2016 Continuer la lecture de Torpide
Quarante-huit Préludes
Voici quelques lustres, Boris Berman avait enregistré pour Chandos un album Debussy joué à plein clavier, charnel, dense de chants et de couleurs, qui m’avait surpris. Images, Pour le piano, des Epigraphes antiques animés, puis plus rien, du moins chez Debussy. Continuer la lecture de Quarante-huit Préludes
Musiques de l’avenir
Belle idée : confronter les pièces méditatives, de forme libre, d’harmonies divagantes, où Liszt aura projeté son piano vers les temps futurs, nocturnes italiens de la Deuxième Année de pèlerinage ou les pièces de la fin, avec le nouveau monde dont Debussy ouvre grand les portes dans son Premier Livre de Préludes.
Christian Erny, tout juste trentenaire aujourd’hui (il avait vingt-huit ans lors de l’enregistrement), aura réalisé avec son premier album un vrai disque pour les musiciens. Son piano ample, où tout est porté par un corps harmonique surprenant, rappelle celui des grands anciens.
La concentration minérale des sonorités de son Premier Livre m’évoque rien moins que Claudio Arrau, l’absolue rectitude du texte, l’absence de toute tentation illustrative, la densité des phrasés – écoutez à quel point Voiles est dessiné – seraient déjà la signature d’un grand artiste.
Mais il y a une vision supplémentaire, un art de créer le mystère qui fait défaut si souvent aux interprètes de Debussy aujourd’hui. Le temps est suspendu plus d’une fois, même dans les Préludes rapides : Le vent dans la plaine hypnotise, qui ramène un rire des lointains. Et lorsque l’espace de ce clavier s’ouvre, c’est une poésie saturée d’intensité expressive qui emplit Les sons et les parfums dansent dans l’air du soir, immatériels mais pourtant incarnés, où le vaste vaisseau harmonique de La Cathédrale engloutie.
Au point que les Liszt passent malgré eux, malgré leurs parfaites réalisations, derrière ce Premier Livre qui ne cesse de me fasciner : je l’écoutais en regard du Second Livre de Pollini, leur trouvant des connivences. Alors Christian Erny, s’il vous plait, votre Deuxième Livre !
LE DISQUE DU JOUR
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent
Claude Debussy (1862-1918)
Préludes, Livre I, L. 117
Franz Liszt (1811-1886)
Années de pèlerinage, 2è année, S. 161 (extraits : Sposalizio, Il pensieroso)
Unstern! Sinistre, disastro, S. 208
En rêve (Nocturne), S. 207
Christian Erny, piano
Un album du label Solo Musica SM238
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Photo à la une : © DR
Trois beaux oiseaux de Paradis
Maurice Ravel composa durant l’hiver 1914-1915 un premier tombeau pour les Français tués à l’ennemi, un chœur a capella enchâssé au cœur d’un triptyque où trois solistes (soprano, ténor, baryton) content l’annonce de la mort d’un ami tombé au front Continuer la lecture de Trois beaux oiseaux de Paradis