Tout ce que Catoire aura écrit, pièce de piano, musique de chambre, mélodies, est marqué au sceau d’un génie personnel qui s’identifie immédiatement. L’élégance de l’écriture le dispute à l’invention mélodique Continuer la lecture de Mélancolie
Mozart en mélodies
La patrie de Mozart fit toujours une place de choix à ses lieder, les chanteurs étaient là, il n’y avait qu’à loger leurs accompagnateurs (qui parfois, souvent, répétaient les ouvrages lyriques durant les lectures préalables en atelier), et à répartir année après année Continuer la lecture de Mozart en mélodies
Enfance
Un gamin de treize ans avait soulevé d’enthousiasme les mélomanes massés dans la Grande Salle du Conservatoire de Moscou en filant les deux Concertos de Chopin, son immense, timbré, chantant, libre, qui ne pouvait être que d’un artiste revenu de tout, incroyable ! Continuer la lecture de Enfance
Leçons de solitude
Monique Zanetti et Les Temps Présents ont bien eu raison d’aller piocher dans la première série de Leçons de ténèbres que Michel Lambert assembla entre 1662 et 1663, c’est la quintessence du « beau chant » du Grand Siècle qui y déploie ses mélismes Continuer la lecture de Leçons de solitude
Hommage
Sergei Rachmaninov et Fritz Kreisler gravèrent trois sonates, mariage étonnant où chacun fit assaut de style. Dmitry Sitkovetsky et Lukas Geniušas n’ont pas froid aux yeux, les voilà qui explicitement rendent hommage à leurs prédécesseurs en s’affrontant au même triptyque.
Inutile de comparer les anciens et les modernes, mieux vaut savourer la vivacité moqueuse de leur 8e Sonate où Beethoven est capricieux au possible, et s’émerveiller du naturel désinvolte de leurs échanges, des alacrités d’un jeu fusant qui saisit les humeurs de cet opus fantasque. La ténébreuse Troisiéme Sonate de Grieg, où Sitkovetsky se transforme en ménétrier – son violon est si sombre soudain – les montre si différents !, quelle paire de caméléons.
Mais le plus beau du disque (comme d’ailleurs chez Kreisler et Rachmaninov) reste la sérénade aventureuse du Grand Duo de Franz Schubert : archet de chanteur, piano éolien, de la magie pure.
Les deux amis, heureux de leur hommage, ajoutent deux nostalgies, Lukas Geniušas musarde de son clavier fluide dans les encorbellements dont Rachmaninov a paré le Liebesleid de Kreisler, puis ensemble, ils flutent les charmes un peu cocotte de Schön Rosmarin, refermant ce joli album nostalgique.
LE DISQUE DU JOUR
Hommage to Fritz Kreisler et Sergei Rachmaninov
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour violon et piano No. 8 en sol majeur,
Op. 30 No. 3
Franz Schubert (1797-1828)
Sonate pour violon et piano en la maj, D. 574 « Grand Duo »
Edvard Grieg (1843-1907)
Sonate pour violon et piano No. 3 en ut mineur, Op. 45
Fritz Kreisler (1875-1962)
Liebesleid (arr. pour piano seul : Rachmaninov)
Schön Rosmarin
Dmitry Sitkovetsky, violon
Lukas Geniušas, piano
Un album du label Melodiya MELCD1002595
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Photo à la une : le violoniste Dmitry Sitkovetsky et le pianiste Lukas Geniušas – Photo : © DR