Elena Bashkirova a tout hérité de l’art de son père, la profondeur du son, la liberté du jeu, la beauté de ce toucher unique surtout, qui timbre le clavier sur toute sa longueur. Continuer la lecture de Saisons secrètes
Archives de catégorie : Discophilia. Les chroniques de Jean-Charles Hoffelé
Jean-Charles Hoffelé nous raconte ses écoutes, ses coups de coeur, ses déambulations dans la grande histoire de l’enregistrement du disque classique
En lumière
Que choisir dans le grand catalogue pour le piano où Bartók repoussa les limites de l’instrument en lui inventant de nouveaux mondes sonores ? Un récital Bartók est toujours périlleux Continuer la lecture de En lumière
La mal-aimée
Je sais l’ardeur, l’invention, les conceptions, savantes jusqu’à l’alambiqué, et le souci de l’effet qui sont à la fois les stigmates et les vertus de l’art de Vladimir Jurowski. Et je sais aussi sa dévotion à Rachmaninov depuis un troublant Chevalier ladre à Glyndebourne où il conduisait Continuer la lecture de La mal-aimée
Deuxième Livre
Le voyage continu. Après un Premier Livre très en lumière, Pietro de Maria nous redit son Clavier bien tempéré si évident, le menant à son terme. Simple, simplissime, fluide et pourtant plein d’interrogations (écoutez les sinuosités du Prélude BWV 882, la polyphonie qui s’y déploie, naturelle, organique et pourtant inquiète). Continuer la lecture de Deuxième Livre
La secrète jeunesse de Witold
Évidemment, le Concerto pour orchestre avouait déjà le fort tropisme bartokien du jeune Lutoslawski. Les œuvres pour piano rassemblées ici par le piano clair et éloquent de Corinna Simon confirment cette filiation revendiquée : les Chants de bergers de 1952, les Mélodies folkloriques de 1945, les deux Études de 1941 pourraient être du Bartók, absolument, il y a juste une consonance plus classique, quelque chose de plus droit, de plus nu que les Pièces pour les enfants de 1953 ne renient en rien.
Donc, le piano de Lutoslawski, objet de sa jeunesse, sera resté sourd aux prospectives ouvertes dans les œuvres d’orchestre, il reste si faussement naïf, comme un refuge, une sorte d’éden dont Corinna Simon brosse les paysages avec un naturel et un plaisir sans nuages.
Mais à la fin de son disque, elle révèle une merveille, la grande Sonate de 1934, partition d’un lyrisme étreignant, où un poète des timbres paraît, qui invente un vaste rêve de clavier entre l’onirisme debussyste et les traits obsessionnels de la Sonate de Berg ou de celles de Szymanowski.
La qualité intrinsèque de cette musique m’a cueilli, la beauté de son écriture, les plans successifs de ses horizons sonores rendent incroyables sa rareté au disque, son absence au concert. Corinna Simon a eu mille fois raison de la révéler en lui prêtant son toucher inventif et ses conceptions éclairantes. Espérons qu’elle fera école !
LE DISQUE DU JOUR
Witold Lutoslawski (1913-1994)
L’Œuvre intégrale pour piano
Shepherds Songs
2 Études pour piano
12 Mélodies populaires
3 Pièces pour la jeunesse
Invention
Sonate pour piano
Corinna Simon, piano
Un album du label AVI-Music 8553341
Acheter l’album sur le site www.clicmusique.com, ou sur Amazon.fr
Photo à la une : © Opakakoloela