Un jeune homme anglais doté d’une certaine aisance financière, homosexuel notoire, tout à fait à l’écart de la vie sociale londonienne, reclus dans son somptueux studio de musique aménagé dans la propriété familiale, aura composé une œuvre importante, absolument hors des préoccupations esthétiques de son époque, un peu à l’image de celui que bâtit Joseph Holbrooke. Un grand opéra (The Cenci, d’après Shelley Continuer la lecture de Revenu des ombres
Archives de catégorie : Discophilia. Les chroniques de Jean-Charles Hoffelé
Jean-Charles Hoffelé nous raconte ses écoutes, ses coups de coeur, ses déambulations dans la grande histoire de l’enregistrement du disque classique
Premiers concertos
J’ai appris mon Jeunehomme avec les 78 tours de Gieseking et de Rosbaud : cette manière de jouer et de phraser léger, de ne rien souligner, de ne pas solliciter l’expression, de laisser l’émotion paraître sans rien accentuer Continuer la lecture de Premiers concertos
Grand sextuor
Le Festival de Spannungen, invention de Lars Vogt, serait-il en passe de devenir le Marlboro européen ? Les éditions se suivent, agrégeant progressivement la fine fleur des instrumentistes de la nouvelle génération.
Cette fois, c’est autour d’Aaron Pilsan Continuer la lecture de Grand sextuor
Miroir de la Clémence
Débuts à la Scala pour Marc Minkowski, avec un « Mozart de jeunesse » (seize ans !) écrit pour Milan après le triomphe de Mitridate : il l’emporte de sa baguette expressive, le geste s’accorde avec une élégance assez incroyable avec ce que la scène montre Continuer la lecture de Miroir de la Clémence
Le violoncelle de la puszta
La vaste Sonate pour violoncelle seul que Zoltán Kodály écrivit pour Jenő Kerpely au cœur de la Grande Guerre aura trouvé son héros avec János Starker. Hongrois comme Kodály, proche du compositeur au Conservatoire de Budapest, il savait comme aucun autre (sinon Pierre Fournier dont l’approche était aux antipodes, lui qui y voyait d’abord l’ombre de Bach) en faire sonner les musiques populaires.
István Várdai est absolument dans sa filiation, virtuose comme lui dans l’expression d’un certain folklore plus imaginaire qu’en aucune autre œuvre du compositeur d’Háry János, mais virtuose d’abord par la parfaite réalisation de tout ce que Kodály sollicite du violoncelle qui ne soit pas de son emploi naturel : il veut que l’instrument évoque le cymbalum ou les orchestres itinérants des verbunkos, mais aussi les musiques des tziganes qui hantent la puszta, cette steppe des plaines hongroises ; il sait en tirer des effets de percussion que les compositeurs du XXe siècle pilleront sans vergogne.
Mais il y a plus dans le jeu d’István Várdai, violoncelliste majeur de la jeune génération : la souplesse agogique, un archet fluide au possible qui laisse apercevoir les grandes structures d’une œuvre où fatalement le souvenir des Suites de Bach doit paraître, mais avec une certaine discrétion.
Le disque y ajoute tout ce que Kodály aura composé pour le violoncelle, Klara Würtz y mettant son piano narratif, si plein de timbres, idéale pour la très jolie Sonate Op. 4 si pleine de fantaisie, assez debussyste. Qui la jouait avec autant de finesse, en étant si bien pris dans les timbres du piano ? Miklós Perényi, avec Zoltán Kocsis. C’est dire !
LE DISQUE DU JOUR
Zoltán Kodály (1882-1967)
Sonate pour violoncelle seul en si mineur, Op. 8
Sonatine pour violoncelle et piano
Capriccio pour violoncelle seul
Adagio pour violoncelle et piano
Sonate, Op. 4
István Várdai, violoncelle
Klara Würtz, mezzo-soprano
Un album du label Brilliant Classics 95574
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Photo à la une : © DR