Archives par mot-clé : Orchestre National de France

Les deux visages

Cette douleur dans l’assombrissement de l’Adagio assai qui ira jusqu’au quasi cri invite dans le Concerto en sol l’univers si noir du Concerto pour la main gauche, et rappelle que les deux œuvres furent écrites en regard, et de la même encre Continuer la lecture de Les deux visages

La révolution Magnard

On connaît l’anecdote d’un Orchestre National, se sentant à l’étroit dans le répertoire français, refusant à Charles Dutoit d’enregistrer l’œuvre d’orchestre d’Albéric Magnard. Autrement maître chez lui à Toulouse, Michel Plasson en avait passionné ses musiciens du Capitole, assez pour créer la stupeur Continuer la lecture de La révolution Magnard

Bernstein aux Champs-Elysées

De singulières affinités électives unissaient Leonard Bernstein et l’Orchestre National de France : ce coffret bienvenu, qui ajoute aux disques gravés pour EMI France deux concerts captés par les ingénieurs de la Radio, vient utilement le rappeler Continuer la lecture de Bernstein aux Champs-Elysées

La grâce

14 avril 2007, Théâtre des Champs-Elysées.
Pour qui Riccardo Muti phrase-t-il avec cette légèreté dorée toute l’introduction du Concerto pour clarinette de Mozart ? Pour Patrick Messina, qui entre comme en rêve, sonorité ailée, phrasé de chanteur, cherchant la nuance dolce dans les timbres d’une clarinette dont l’élégance est en soi une vertu absolument mozartienne. Et Riccardo Muti le laisse chanter sotto voce, guidant ses collègues du National dans un jeu éthéré, svelte, tout en subtilité : l’ensemble chante avec dans la sonorité comme l’azur d’un ciel de Tiepolo.

L’album est paru en 2012, trop discrètement distribué, il m’avait échappé. Si le Concerto, enregistré en concert et fêté par un public enthousiaste, permet d’entendre non seulement le timbre tendre de Patrick Messina mais aussi de tenir le seul enregistrement de l’œuvre selon Riccardo Muti, toujours souverain de clarté et d’élégance chez Mozart, le disque se complète avec le Quintette enregistré à Berlin, Studio Teldex, qui lui est idéalement apparié.

Tempo mesuré, jeu dolce, une confidence ouvre l’Allegro, tenu dans un seul souffle, les archets du Philharmonia Quartett Berlin fondant leurs timbres dans ceux, miellés, de cette clarinette pudique, qui même dans les épisodes de danse garde une nostalgie.

On est dans un jardin la nuit, c’est une musique de bosquet, puis soudain lorsque paraît le Larghetto en tempo fluide, La Comtesse chante, les notes de cette clarinette sont des mots. Derrière la beauté formelle du jeu, c’est tout l’esprit de Mozart que Patrick Messina et ses amis saisissent, avec une simplicité qui émeut.

Doublé parfait, album indispensable à toute discothèque mozartienne.

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour clarinette et orchestre en la majeur, K. 622
Quintette avec clarinette et cordes en la majeur, K. 581

Patrick Messina, piano
Philharmonia Quartett Berlin
Orchestre National de France
Riccardo Muti, direction

Un album du label Radio France FRF009
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Photo à la une : Le clarinettiste Patrick Messina – Photo : © DR