Archives par mot-clé : Jacqueline du Pré

Grand violoncelle

Je retrouve toujours avec bonheur certains couplages qui faisaient ma joie de jeune discophile. Celui-ci, faisant invariablement voisiner le brio plein de fantaisie de la plume de Saint-Saëns avec le grand récit dramatique de Lalo, je l’ai appris dans les gestes si opposés de Pierre Fournier Continuer la lecture de Grand violoncelle

La jeune fille et la mort

Anja Thauer, Jacqueline Du Pré, Christine Walewska, autant d’admirables violoncellistes dont la trajectoire aura été écourtée par la maladie ou la camarde. À ce trio illustre Continuer la lecture de La jeune fille et la mort

Violoncelle de guerre

La belle idée : réunir les deux chefs-d’œuvre de la littérature concertante pour violoncelle du XXe siècle anglais. Une ombre commune enlace les deux œuvres : le souvenir de la Grande Guerre. Chant du cygne d’Elgar, le Concerto s’en échappe Continuer la lecture de Violoncelle de guerre

La jeune fille et son œuvre

14 août 1962, Sir Malcolm Sargent entre sur la scène du Royal Albert Hall suivant une jeune fille de seize ans qui empoigne son violoncelle comme un bouclier : Jacqueline du Pré allait réinventer le Concerto d’Elgar, lecture palpitante, archet fantasque, accents suspendus, une liberté folle que Sargent, abonné à l’œuvre (il y aura guidé Paul Tortelier lui-même) accompagne dans chaque foucade, dans chaque rêverie. Concert historique s’il en fut où Londres pouvait enfin acclamer une artiste dont le nom était déjà sur toutes les lèvres.

Cela suffirait pour rendre cet album essentiel, mais s’y ajoute une interprétation en concert (24 novembre 1962) stupéfiante d’une autre œuvre d’Elgar que Sir Malcolm Sargent avait faite sienne (il l’enregistra deux fois), The Dream of Gerontius. Il en fut, devant Boult et Barbirolli, le premier apôtre, illuminant le texte du cardinal Newman d’une spiritualité toute catholique, y mettant des transcendances de lumière, toujours plus versé dans la transfiguration que dans la mort.

Et quel Gerontius il a ! Richard Lewis, souverain, supérieur à son enregistrement en studio pour Barbirolli et même à celui qu’il grava avec Sargent lui-même, offrant des phrasés étreignants : il faut l’entendre dire : « Jesu, Maria, I am near to death ». Quel achèvement, quelle élévation, quel art, quel chanteur !

Marjorie Thomas, fabuleuse comme toujours, John Cameron, noir, mordant, les chœurs – nombreux – qui fulgurent, l’orchestre sonnant un mystère, continuent de rendre ce concert indispensable, à placer tout près du studio de Barbirolli.

LE DISQUE DU JOUR

Sir Edward Elgar (1857-1934)
Concerto pour violoncelle et orchestre en mi mineur,
Op. 85*

The Dream of Gerontius,
Op. 38

Jacqueline du Pré, violoncelle
Richard Lewis, ténor
Marjorie Thomas, mezzo-soprano
John Cameron, baryton
Hudderfield Choral Society
Royal Liverpool Philharmonic Orchestra
*BBC Symphony Orchestra
Sir Malcolm Sargent, direction

Un album de 2 CD du label Pristine Audio PACSC525
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Photo à la une : le chef d’orchestre Sir Malcolm Sargent – Photo : © DR