Archives par mot-clé : Académie Royale de Musique

Mai 1744

Adieux Sommeil, adieux monstre : en choisissant la version remaniée par Rameau pour la reprise de son Dardanus à L’Académie Royale de Musique en mai 1744, György Vashegyi se prive d’un quatrième Continuer la lecture de Mai 1744

Agonie de la Tragédie Lyrique

En 1762, Gluck avait par anticipation sonné le tocsin pour les anciens genres lyriques avec son Orfeo ed Euridice, mais à l’Académie Royale de Musique, la tragédie lyrique régnait encore en maître, revivifiée par Rameau, Mondonville et leurs successeurs Continuer la lecture de Agonie de la Tragédie Lyrique

Jephté

Charpentier avait réservé les fureurs et les étreintes de son saisissant David et Jonathas au Collège Louis-le-Grand, Montéclair osa présenter sur la scène de l’Académie Royale de Musique la première tragédie lyrique sur un sujet pris dans la Bible. Continuer la lecture de Jephté

Pour la Paix

Brossé rapidement sur le livret plein d’éclats de Louis de Cahuzac, Naïs fut donné à l’Académie Royale de Musique le 27 avril 1749 pour célébrer la victoire « à la Pyrrhus » d’Aix-la-Chapelle. Rameau y brûla un rien toutes ses cartouches dans le formidable Prologue : son bruit de guerre en guise d’ouverture et la lutte des Titans et des Dieux lui ont inspiré des effets qui saisissent encore aujourd’hui, mais si l’on trouve des interprètes sensibles, les trois actes de cette pastorale héroïque dévoilent leurs charmes, ses musiques de danse sont parmi les plus ouvragées coulées de la plume du Dijonnais, son orchestre reste toujours aussi étourdissant.

En 1980, Nicholas McGegan redonnait ses chances à l’ouvrage, un enregistrement suivi sans convaincre vraiment ; depuis, Naïs attendait son heure, la voici venue.

Emportant Prologue et Pastorale d’un seul geste, György Vashegyi incarne enfin l’œuvre dans toute sa magnificence, lui donnant un souffle épique, y distillant un théâtre tour à tour spectaculaire ou subtil qui rend justice autant au livret de Cahuzac – on ne voit plus guère Louis XV derrière Jupiter ou Georges II derrière Neptune, les caractères dramatiques s’incarnent en eux-mêmes – qu’à la musique si inventive de Rameau.

Et enfin, György Vashegyi offre à Naïs ce que McGegan ne pouvait lui offrir : une équipe de chant quasi toute francophone, pour laquelle la pratique historiquement informée est une première nature : Reinould van Mechelen, Neptune ardent, Florian Sempey, Jupiter dans toute sa superbe, le Pluton de Thomas Dolié, et la Naïs fruitée de Chantal Santon-Jeffrey – quel vrai théâtre !

Cette nouvelle anthologie de l’opéra baroque française née sur les rives du Danube hongrois est décidément prodigue en découvertes, hier l’Isbé de Mondonville, aujourd’hui Naïs, quelle sera la prochaine merveille révélée ? Campra mériterait bien les attentions de cette vaillante troupe.

LE DISQUE DU JOUR

Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
Naïs

Chantal Santon-Jeffery, soprano (Naïs)
Reinoud Van Mechelen, ténor (Neptune)
Florian Sempey, baryton (Jupiter, Tirésie)
Thomas Dolié, baryton (Pluton, Télénus)
Manuel Nuñez-Camelino, ténor (Astérion)
Daniela Skorka, soprano (Flore, une Bergère)
Philippe-Nicolas Martin, baryton (Palémon)
Márton Komáromi (Protée)

Purcell Choir
Orfeo Orchestra
György Vashegyi, direction

Un album de 2 CD du label Glossa GLO924003
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Photo à la une : © DR

Les deux visages de l’Académie Royale

L’Histoire est connue : les spectateurs de l’Académie Royale de Musique firent le 26 avril 1784 un triomphe à ces Danaïdes, certains que son auteur n’était autre que Gluck, revenu chercher de nouveaux triomphes à Paris pour faire oublier l’échec d’Écho et Narcisse. Continuer la lecture de Les deux visages de l’Académie Royale