Voyage vers la jeunesse

Fascinante série : Ian Hobson en est au troisième volume de ses découvertes archéologiques dans le catalogue du jeune Martinů. Plus rien de tchèque ici, mais la musique d’un jeune homme qui se laisse bercer dans des fantasmes d’antiquité méditerranéenne, satyres, cyprès, nocturne marin avec tempête et vague géante et un étrange final où paraît une citation de La Mer de Claude Debussy : le triptyque de Vanishing Midnight (1922) pourrait-être un chef-d’œuvre des modernes italien ou français, Casella, Respighi, Roussel, Pierné, au même degré d’inspiration, avec la même qualité d’écriture orchestrale, quelle révélation !

Mais tout le disque est de la même eau, magique Ballade inspirée par La Villa au bord de la mer de Böcklin avec son orchestre constellé d’étoiles, plein de rumeurs océaniques (1915 ! Martinů n’avait pas vingt-cinq ans), et ténébreux Dream of the Past où le piano pose une question restée sans réponse qu’un orchestre gigantesque dévore d’ombres profondes, musique stupéfiante qui indique une première voix expressionniste à laquelle l’artiste renoncera. Vanishing Midnight et la Ballade sont enregistrés en première mondiale.

LE DISQUE DU JOUR

Bohuslav Martinů (1890-1959)
Early Orchestral Works, Volume Three

Vanishing Midnight, H. 131
Balade, “Vila na moři”, H. 97
Sen o minulosti, H. 124

Agneiszka Kopacka, piano
Sinfonia Varsovia
Ian Hobson, direction

Un album du label Toccata Classics TOCC0414
Acheter l’album sur le site du label Toccata Classics, sur le site www.clicmusique.com, ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : Bohuslav Martinů et son ami Frank Rybka – Photo : © DR