Simplicité

Second volet d’une intégrale mûrement réfléchie, avec un orchestre choisi dont Ádám Fischer est le patron depuis deux ans. Immédiatement, il aura entrepris un cycle Mahler, à l’égal de celui de son frère, mais sans cacher pour sa part qu’il revendique d’enregistrer toutes les symphonies et même tous les Lieder avec orchestre.

Sa baguette précise décante un Mahler serein, léger, avec une pointe de fantasque qui capte chacun des visages de la 4e Symphonie. Elle ne sollicite jamais les effets, mais produit une conduite souple où toutes les voix se font entendre, où tout suggère. Secret de cet art, des tempos parfaits : écoutez celui du Ruhevoll qui magnifie ce nocturne fluide, vrai voyage dans des paysages qui ne sont pas si loin de ceux du futur Abschied du Chant de la terre et lui ôte la moindre once de pathétisme pour le rendre plus émouvant encore.

Toute la symphonie durant, un sentiment d’évidence emporte cette version si claire, si svelte, que certains trouveront peut-être un rien univoque. Au final, Hanna-Elisabeth Müller met sa voix fraîche comme une source dans un paradis sans naïveté, sensuel à se damner, mais là encore sans effet, sans appui, laissant les mots clairs. Cycle passionnant, en rien mineur dans une discographie pourtant surchargée, que je suis d’ores et déjà avec attention.

LE DISQUE DU JOUR

Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie No. 4

Hanna-Elisabeth Müller,
soprano
Düsseldorfer Symphoniker
Ádám Fischer, direction

Un album du label CAvi-Music 8553378
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Photo à la une : © DR