Ariane Matiakh poursuit son exploration de l’univers Koechlin. Son interprétation de la Seven Stars’ Symphony, justement fêté dans Discophilia (voir ici) disait assez ses affinités électives avec les étrangetés d’un univers sonore fascinant.
Avec son nouvel orchestre, elle retrouve la même épure lyrique, la même poésie diffuse, saisissant les gris colorés, les subtilités dynamiques de l’entre chiens et loups d’Au loin, seconde pièce de l’Opus 20. Que n’a-t-elle enregistré la première, En rêve, peut-être gardée pour un prochain volume.
La Première Symphonie est une extension réalisée en 1926 du Deuxième Quatuor à cordes de 1916. Koechlin en fait un laboratoire de timbres (les danses du Scherzo), de textures – les deux mouvements lents sont irréels à force de quasi silence. L’œuvre est si singulière que la superposer au Quatuor semble impossible.
Patricia Petibon prête son soprano diseur au triptyque de l’Opus 17, Koechlin ayant vêtu de moire la seconde mélodie et dorée à l’or fin la merveilleuse Epiphanie finale, alors que Le colibri aura été orchestré par Robert Orledge, avec brio mais aussi assez d’art pour ne pas trahir Koechlin.
Le catalogue orchestral comporte, malgré les découvertes de la grande anthologie signée par Heinz Holliger quantité de partitions encore inédites au disque : La Forêt, L’Automne, la Symphonie d’Hymnes, les Etudes antiques, les deux Poèmes symphoniques de l’Opus 43, la Suite légendaire, Sur les flots lointains, la Seconde Symphonie, demain peut-être…
LE DISQUE DU JOUR
Charles Koechlin (1867-1950)
Au loin, Op. 20 No. 2
(version orchestrale)
Symphonie No. 1, Op. 57bis
3 Mélodies, Op. 17 (version orchestrale : Charles Koechlin [2, 3], et Robert Orledge [1])
Patricia Petibon, mezzo-soprano
Württembergische Philharmonie Reutlingen
Ariane Matiakh, direction
Un album du label Capriccio C5533
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Photo à la une : la cheffe d’orchestre Ariane Matiakh – Photo : © DR