Seize ans. Dès l’intrada de l’Andante spianato, la beauté du toucher, l’élégance sans coquetterie, l’équilibre dorée de la reprise, tout semble d’un maître. Sans clairon – signe d’un poète du clavier – mais pas sans orchestre, la Grande Polonaise sera tout aussi admirable, élégante toujours, comme gantée, sans souci de briller, préférant chanter.
Ryan Wang serait-il le nouveau prodige du piano canadien ? Le succès varsovien de Bruce Liu l’a un peu ombré, mais cela ne devrait pas être : ses Préludes si simples, chantant jusque dans les plus tempétueux, le grand jeu polyphonique qui ne surexpose jamais les détails mais sculpte la ligne, l’écoute jamais narcissique mais toujours lyrique, voilà bien la preuve que le talent n’attend pas les années, mais surtout que le jeune homme s’est trouvé en Chopin.
La captation en concert, parfaite, réalisée dans l’Église Saint-Léon d’Anglet, sous sa magique conque de bois signée Stéphane Delavoye, date de 2023 ; depuis Ryan Wang est revenu y jouer, aussi à Piano en Valois, quel éditeur en publiera les échos ?
LE DISQUE DU JOUR
Frédéric Chopin (1810-1849)
Andante spianato et Grande Polonaise en mi bémol majeur, Op. 22
24 Préludes, Op. 28
Ryan Wang, piano
Un album du label Esprit du Piano EDP11
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Photo à la une : le pianiste Ryan Wang – Photo : © L’Esprit du Piano