Paradis Bruckner

Pour Bernard Haitink, l’espace brucknérien était une évidence, probablement car il pensait devant l’orchestre se trouver aux claviers d’un orgue.

C’est frappant lorsqu’on entend l’Adagio de cette Septième Symphonie inscrite au programme de son dernier concert à la tête de l’Orchestre Philharmonique de la Radio néerlandaise : les tuilages, la respiration même des cordes qui semblent portées par une mécanique du souffle, la douceur irréelle de tout cela et la confluence des timbres, comme émanant d’un seul immense instrument.

Le geste est constamment ample, mais toujours fluide aussi dans cette version sombre, alentie, qui flirte avec un sentiment d’éternité, et chante comme sous le boisseau. Est-ce la prise de son qui semble un peu lointaine, ou le souci d’aller chercher dans les pianissimos les secrets les mieux gardés de cette symphonie transformée par Bernard Haitink en élégie ? Vous n’en sortirez pas indemne, il n’est pas d’adieux plus touchants.

LE DISQUE DU JOUR

Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie No. 7 en mi majeur, WAB 107

Orchestre Philharmonique de la Radio Néerlandaise
Bernard Haitink, direction

Un album du label Challenge Classics CC72895
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Photo à la une : le chef d’orchestre Bernard Haitink, en 2010 – Photo : © Todd R.