Concertos d’opéras

Le Concerto en sol mineur fuse en sons nourris sous les doigts de Lars Vogt qui, du regard, fait tonner l’Orchestre de chambre de Paris. Quelle fusion, qui resserre l’œuvre, lui donne une dimension épique. C’est que, comme jadis les deux Rudolf, Serkin et Firkušný, Vogt ne veut pas de « beaux doigts », il joue à pleines mains, avant de rendre irréel son clavier dans le nocturne de l’Andante, créant une troublante musique de chambre avec les Parisiens. Le Finale éclatera d’une joie sans frein, tout entier porté par le pur plaisir physique de caracoler.

Le ton de ballade romantique du Concerto en ré mineur est plus complexe, Vogt l’anime avec une présence sombre, y met quelque chose de hanté, le rapproche de Weber. C’est comprendre à merveille cet opus complexe, ambitieux, l’un des sommets de la littérature concertante romantique, avec son Adagio d’opéra et son Finale tumultueux, je crois bien ne pas l’avoir entendu joué avec un tel degré d’évidence.

En postlude, la fantaisie du Capriccio brillant fait comme une éclaircie dans ce disque inspiré, où Lars Vogt ne réduit en rien le génie si singulier des deux Concertos, au point de rendre l’album indispensable.

LE DISQUE DU JOUR

Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en sol mineur, Op. 25, MWV O 7
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en ré mineur, Op. 40, MWV O 11
Capriccio brillant en si mineur, Op. 22, MWV O 8

Lars Vogt, piano, direction
Orchestre de chambre de Paris

Un album du label ODE 1400-2
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Photo à la une : le pianiste Lars Vogt – Photo : © DR