Festival Haydn

La part la moins courue du continent Haydn restent ses Concertos, un préjugé tenace appuyé sur des comparaisons inappropriées avec le génie que Mozart aura déployé dans ce genre les affirmant quantité négligeable.

Pourtant, il suffit d’entendre le Poco Adagio du plus célèbre d’entre eux, le Concerto pour clavier en ré majeur, pour comprendre que Haydn raffine jusqu’à son ultime degré de perfection le concerto du baroque tardif, lui donnant un galbe classique. Maurizio Baglini le joue en y mettant des confidences et un concert d’oiseaux, avant d’en faire danser l’irrésistible Finale. C’est l’ouverture d’un concert tout entier heureux, qui aura enchanté le 27 août 2015 les spectateurs de l’Amiata Piano Festival dans le cadre si surprenant de la Fondazione Bertarelli.

Silvia Chiesa succède à son cher Maurizio pour une lecture pleine de panache du Concerto en ut majeur, archet vif qui danse et phrase jusqu’à la pointe, merveille de chant espressivo où rien ne s’appesantit, mais où tout est dit, vrai petit opéra.*

La fête se clôt avec un concerto absolument galant, merveille où Mozart transparaît et que chante d’un archet flûté le si beau violon de Guido Rimonda, à la sonorité ambrée qui me rappelle celle de Franco Gulli.

Merveilleuse soirée, portée par l’écrin solaire de la Camerata Ducale.

LE DISQUE DU JOUR

Franz Joseph Haydn
(1732-1809)
Concerto pour clavier et orchestre en ré majeur, Hob. XIII:11
Concerto pour violoncelle et orchestre en ut majeur, Hob.VIIb:1
Concerto pour violon et orchestre en sol majeur, Hob. VIIa:4

Maurizio Baglini, piano
Silvia Chiesa, violoncelle
Guido Rimonda, violon
Camerata Ducale

Un album du label Decca 4815395
Acheter l’album sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : les somptueux bâtiments de la Fondazione Bertarelli, en Toscane – Photo : © DR