Spumante (secco)

Bruyantes les Ouvertures de Rossini ? Vittorio Gui ou Tullio Serafin les dirigeaient sur les pointes comme des musiques de ballet, les faisaient filer, caqueter, fuser, Sir Neville Marriner et Claudio Abbado se seront souvenus de cette manière alors que tant d’autres y auront perdu leur art à force d’effets.

Pas Michele Mariotti qui peut compter sur un orchestre les pratiquant dans la fosse et non au concert : La scala di Seta est parcourue d’une électricité qui produira immanquablement un lever de rideau, les surprises et les interrogations de l’Ouverture du Barbiere se régalent d’une symphonie de timbres où les violons se suspendent. Quelle fête, mais subtile, et avec des lumières si fines, quasi rasantes, où s’invite le seul Dieu de Rossini : Mozart !

Toute cette italianità fait un bien fou, dans les comédies bien sûr, qui ont cette allégresse sans rien de forcé, où le mouvement est en soi une ivresse, mais aussi dans les opéras romantiques où le cadre s’élargit jusqu’au poème lyrique : écoutez le solo de violoncelle de l’Ouverture de Guillaume Tell, si élégant dans sa nostalgie avant que ne fuse cet orage piqué d’éclairs, sans plus rien de bruyant – pure électricité.

Disque merveilleux, et enregistré avec la maestria coutumière des ingénieurs de Pentatone. Courez-y !

LE DISQUE DU JOUR

Gioacchino Rossini
(1792-1868)
Ouvertures, extraites de :
La scala di seta
Tancredi
L’Italienne à Alger
Le Barbier de Séville
La gazza ladra (La Pie voleuse)
Matilde di Shabran
Sémiramide
Le siège de Corinthe
Guillaume Tell

Orchestra del Teatro Communale di Bologna
Michele Mariotti, direction

Un album du label Pentatone PTC5168719
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Photo à la une : le directeur musical du Teatro Comunale de Bologne, et chef d’orchestre italien, Michele Mariotti – Photo : © DR