Mort et volupté

La Staatskapelle Weimar fut un temps l’orchestre de Richard Strauss, Kirill Karabits se devait donc de rappeler sa mémoire en un album tout entier dédié au compositeur d’Elektra, et quel album !

Autour d’une lecture enténébrée de Don Juan, transformé en un vaste nocturne sensuel, le chef ukrainien assemble deux partitions sombres qui se répondent : Macbeth et Mort et transfiguration.

Aussi bien dans le poème démarqué du drame de Shakespeare que dans la description minutieuse de l’agonie du corps et de l’exhaussement de l’âme qu’est Tod und Verklärung, Karabits fait entendre la modernité drastique du langage du jeune Richard Strauss, exposant ses audaces harmoniques, magnifiant son écriture complexe, aux harmonies chargées : jamais il n’aura été aussi proche d’un certain versant de la Seconde Ecole de Vienne qu’en cette triade que le disque n’avait pas réuni jusqu’alors. Mais c’est d’abord dans son Don Juan méphitique qu’éclate son art singulier. En appendice, la Festmarsch est à peine une curiosité.

LE DISQUE DU JOUR

Richard Strauss (1864-1949)
Macbeth, Op. 23, TrV 163
Don Juan, Op. 20, TrV 156
Tod und Verklärung, Op. 24, TrV 158
Festmarsch en ut majeur, TrV 157

Staatskapelle Weimar
Kirill Karabits, direction

Un album du label Audite 97755
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Photo à la une : © Sussie Ahlburg