La Sicilienne avoue le son royal qui est la signature de Luis Fernando Pérez, le même qui distillera dans le Liebeslied ces murmures dorés ; ils font songer à des Jeux d’eau, manière de faire transparaître Liszt derrière Schumann et non l’inverse. Continuer la lecture de Apostilles
Tous les articles par Jean-Charles Hoffelé
Alto insulaire
Ne courrez pas au Concerto de Walton, l’un de ses chefs-d’œuvre, vous aurez bien le temps d’y venir ! Laissez-vous plutôt ensorceler de nostalgie par l’Elegy où Herbert Howells apporte une réponse inattendue à l’Introduction et Allegro Continuer la lecture de Alto insulaire
Maître des timbres
Faut-il accorder tant d’importance à la filiation Chopin dont aura bénéficié Raoul von Koczalski en suivant l’enseignement de Karol Mikuli ? Gageons que s’il n’avait jamais connu Milkuli, Koczalski aurait naturellement « parlé Chopin ».
Son sens du rubato tend au tactus naturel des œuvres Continuer la lecture de Maître des timbres
Impérieux
Le ton sombre de cette Haffner, jusque dans le Finale (il ne faut pas avoir le giocoso de Bruno Walter en tête..), surprendra. La Linz sera de la même eau, sévère, hautaine, mais comme la Haffner fascinante par les audaces de la relecture Continuer la lecture de Impérieux
César vénitien
Lorsque le Duc de Parme confia sa Chapelle à Geminiano Giacomelli, il savait la florissante carrière scénique de son musicien. Impossible de l’éloigner des théâtres ultramontains qui depuis un quart de siècle fêtaient ses opéras.
De Venise à Vienne, d’Ipermestra à Merope, il élaborera seize ouvrages de grand brio où castrats et sopranos rivalisaient de virtuosité ; puis pour Milan, et surtout Venise, ce Cesare in Egitto.
Vivaldi assistant à la reprise vénitienne d’un ouvrage remanié jusqu’au dernier moment pillera la partition pour son Bajazet. Carlo Goldoni y joua les petites mains dans le livret de Domenico Lalli, Giacomelli, augmentant son orchestre et resserrant l’intrigue ne produisit rien moins qu’un étourdissant chef-d’œuvre où se résumait en 1735 toute une part du théâtre vénitien.
Apogée du grand style, sa maîtrise du temps dramatique, ses audaces qui enchantaient les chanteurs et transportaient le public éclatent dans la distribution de haut vol assemblée par Ottavio Dantone, Arianna Vendittelli impérieux César, Emőke Baráth, Cleopatra aussi séduisante que dangereuse, Margherita Maria Sala pour l’amertume et les colères de Cornelia), tous sont fabuleux de présence : écoutez le duel de la fin de l’Acte II et l’air de défi de Tolomeo emporté en fureur par Valerio Contaldo.
Il faut espérer d’Ottavio Dantone la constance nécessaire à l’exploration des vingt-deux autres opéras dont on peine à croire qu’ils dorment toujours dans la poussière des bibliothèques.
LE DISQUE DU JOUR
Geminiano Giacomelli
(1692-1740)
Cesare in Egitto
Arianna Vendittelli, soprano (Giulio Cesare)
Emőke Baráth, soprano (Cleopatra)
Filippo Mineccia, contre-
ténor (Achilla)
Margherita Maria Sala, contralto (Cornelia)
Valerio Contaldo, ténor (Tolomeo)
Federico Fiorio, contre-ténor (Lepido)
Accademia Bizantina
Ottavio Dantone, clavecin, direction
Un album de 3 CD du label Alpha Classics 1141
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Photo à la une : le chef et claveciniste Ottavio Dantone – Photo : © Giulia Papetti