Impériale

Un nouvel « Empereur » ? Elisabeth Leonskaja l’a voulu, portée par le sang neuf de l’Orchestre Français des Jeunes, l’enregistrant dans l’effervescence du concert à l’Auditorium de Dijon : clavier royal, qui chante autant qu’il piaffe, et décline tout une théorie de nuances au long d’un Allegro initial fascinant. Les détails abondent, la ligne ne se perd pourtant jamais, la pianiste essayant jusque dans le brio de garder un esprit musique de chambre : Michael Schønwandt, facilitateur éclairé, la laisse dialoguer directement avec les jeunes instrumentistes.

Sommet, l’Adagio, recueilli comme rarement – on pourrait penser à Claudio Arrau – et une surprise pour le Finale : foin du brio, le tempo est retenu, la pianiste y introduit un brin d’humour, une note joyeuse qui préfère musarder que fulgurer.

En janvier de l’année suivante, elle retrouve Salle Colonne quatre souffleurs de l’orchestre pour le Quintette avec vents qui affiche la même tonalité que l’« Empereur ». Tous lui donnent des airs de sérénade, une fantaisie où transparaît une note mozartienne.

LE DISQUE DU JOUR

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour piano et orchestre No. 5 en mi bémol majeur, Op. 73 « Empereur »
Quintette pour piano, hautbois, clarinette, basson et cor en mi bémol majeur,
Op. 16

Elisabeth Leonskaja, piano

Orchestre Français des Jeunes
Cécile Colinet , hautbois
Sacha Hannecart Ségal, clarinette
Arsène Brucker, basson
Camille Vauchez, cor
Michael Schønwandt, direction

Un album du label Warner Classics 5021732723536
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Photo à la une : la pianiste Elisabeth Leonskaja –
Photo : © DR