Parvenue à l’hiver de sa vie, et six ans avant sa mort, Grace Williams composa une imposante Messe dont la couleur funèbre saisit d’emblée. Vaste méditation sur le mystère de l’Eucharistie, la partition reste l’opus magnum de celle qui fut sans conteste le plus grand compositeur gallois du XXe siècle : son œuvre tarde à être redécouverte.
L’élévation spirituelle du tout, l’écriture bercée de mystère, la densité expressive des parties vocales, un orchestre où s’invite plus d’une fois les alliages étranges chers à Benjamin Britten, qu’elle révérait, la volonté de toujours surprendre jusqu’à refuser l’exultation pour le Et resurrexit noté misterioso, l’ampleur des sections qui alternent le latin de la messe et les poèmes en langue galloise, forment une vaste arche exigeant un effectif à ses mesures, au point que l’œuvre ne fut donnée que deux fois.
Lyrita a eu mille fois raison d’enregistrer ce chef-d’œuvre donné donc pour la troisième fois par les forces galloises : le récitant d’ailleurs est comme lors de la seconde exécution l’Archevêque de Canterbury, Rowan Williams, qui dit avec ardeur les Béatitudes, moment saisissant d’une partition qui n’en est pas avare.
LE DISQUE DU JOUR
Grace Williams (1906-1977)
Missa Cambrensis
April Fredrick, soprano
Angharad Lyddon, mezzo-soprano
Robert Murray, ténor
Paul Carey Jones, basse
Dr. Rowan Williams, récitant
BBC National Orchestra & Chorus of Wales
Côr Heol y March
Adrian Partington, direction
Un album du label Lyrita SRCD.442
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Photo à la une : la compositrice Grace Williams – Photo : © DR