Hélas, les pirouettes maléfiques de Scarbo échappent à Cathy Krier. Je ne m’attendais pas à la voir mise en danger ici, elle dont les précédents disques affirmaient une technique trempée en plus d’une sacrée musicienne toujours curieuse de répertoires. Ondine distante, esthétisée, Gibet sans terreur, Aloysius Bertrand lui reste étranger, pas Goethe ou Heine dont les mots transparaissent sous ses doigts malgré les interprétations de Liszt.
Le plus beau de ce disque qui a un goût doux-amer ? Les Six Pièces de « Cendrillon », sous ses doigts musardant une suite de petits tableautins à la Perrault. Le plus étonnant ? Murmuration de Catherine Kontz : son piano préparé délivre des espaces poétiques inédits, sorte de poème d’oiseaux et de ciel autrement plus inventif que le plus convenu Ithaca de Konstantia Gourzi ; ces deux cahiers sont enregistrés en première mondiale.
LE DISQUE DU JOUR
Maurice Ravel (1875-1937)
Gaspard de la nuit, M. 55
Franz Liszt (1811-1886)
12 Lieder von Franz Schubert, S. 558 (extrait : No. 8. Gretchen am Spinnrade)
Lieder aus Franz Schubert’s « Schwanengesang », S. 560
(2 extraits : No. 1. Die Stadt ; No. 7. Ständchen)
Konstantia Gourzi (née en 1962)
Ithaca, Op. 104
Catherine Kontz (née en 1976)
Murmuration
Sergei Prokofiev (1891-1953)
6 Pièces de « Cendrillon », Op. 102
Cathy Krier, piano
Un album du label Genuin GEN24881
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Photo à la une : la pianiste Cathy Krier – Photo : © Skin/Martine Pinnel