Paprika

En plus du Concerto en ré majeur, le plus célèbre de la trop brève série dédiée par Haydn à son instrument de tous les jours, Cyprien Katsaris enregistre deux cadences dont on ne sait, pas plus que pour celles habituellement enregistrées dans le corps du Concerto, si elles sont de la plume de Haydn ou d’un autre.

Celle pour le premier mouvement a une pointe de paprika ; Martha Argerich brodait parfois abondamment en partie sur celles du Poco adagio, dans l’habillage officiel de l’opus comme dans celle rapportée par Cyprien Katsaris, la fantaisie de l’Argentine mêlant les deux à force de trilles et autres broderies comme illustrée par son enregistrement varsovien (voir ici). Cyprien Katsaris ne lui céderait pas en fantaisie s’il ne voulait pas d’abord se fondre dans la clarté du texte, et on se doute que l’œil aiguisé de Marriner l’y encourage, leur giocoso serein est magique à force de simplicité : un classicisme solaire les réunit.

Pour aussi savoureux que soient les Concertos de seul clavier, la vraie merveille du disque est bien ce que certains considèrent comme un opus mineur, le Concerto en fa majeur, petite symphonie concertante avec clavier et violon que les pianistes ont boudée, que les clavecinistes ont raptée, que « rossignolent » Cyprien Katsaris et Stephanie Gonley, perle d’un album à savourer sans aucune modération.

LE DISQUE DU JOUR

Joseph Haydn (1732-1809)
Concerto pour clavier et orchestre en ré majeur,
Hob. XVIII:11

Concerto pour clavier, violon et orchestre en fa majeur,
Hob. XVIII:6

Concerto pour clavier et orchestre en sol majeur,
Hob. XVIII:9

Cyprien Katsaris, piano
Stephanie Gonley, violon
Academy of St. Martin-in-the-Fields
Sir Neville Marriner, direction

Un album du label Piano 21 P21 050-N
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Photo à la une : le chef d’orchestre Sir Neville Marriner à gauche et le pianiste Cyprien Katsaris – Photo : © Chris Christodoulou