Con che soavita

Courrez au deuxième disque : après le sombre portique de l’Entrata grave de Biagio Marini, Monica Piccinini murmure les premiers mots du plus sensuel madrigal jamais coulé de la plume de Monteverdi. Ce sera, avec les deux « lettere amorose » (Se i languidi miei sgardi et Se pur destine e vole, le sommet de ce Septième Livre que Rinaldo Alessandrini et ses chanteurs caressaient depuis longtemps. Le texte du claveciniste vous dira tout de ce recueil tant craint par les plus chevronnés des monteverdiens.

C’est tout un théâtre qu’il faut y créer, Monteverdi s’émancipant du madrigal de cour et recourant plus qu’en aucun de ses autres Livres à la géométrie variable qui assemble les voix du duo au sextuor, mais au-delà de cette diversité, au-delà mêmes des sections de madrigaux groupées par poète, ce sont les affetti, la puissance expressive, le goût d’une invention harmonique souvent hardie que Rinaldo Allessandrini magnifie plus qu’aucun autre qui s’y sera affronté, La Venexiana y compris, si bien qu’enfin, le Septième Livre trouve sa version historiquement informée de référence.

LE DISQUE DU JOUR

Claudio Monteverdi
(1567-1643)
Septième Livre de madrigaux (1619)

Concerto Italiano
Rinaldo Alessandrini,
clavecin, direction

Un album de 2 CD du label naïve classique OP7365
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Photo à la une : le chef Rinaldo Alessandrini – Photo : © DR