La retrouvée

Comment a-t-on pu oublier l’œuvre de Maria Bach ? Discrètement fêtée durant l’entre-deux-guerres par les mélomanes les plus avertis, ses partitions chambristes magnifiques, teintées d’une discrète pointe d’orientalisme (elle goûtait les poètes persans, chinois, japonais), sont enfin enregistrées et leurs entêtantes beautés sont demeurées prégnantes comme au premier jour.

Le grand Quintette avec piano (près de trois quarts d’heure) est le chef-d’œuvre de ses années vingt, immense fleuve symphonique inspiré par la Volga, pimentés de thèmes populaires, alors qu’elle entretenait une relation avec le chef d’orchestre russe Ivan Boutnikoff.

Dans la même veine lyrique, la Sonate pour violoncelle et piano, composée quatre années auparavant, avoue un post-romantisme foisonnant, chanté avec feu par l’archet de Mathias Johansen.

Plus âpre, empli d’harmonies fuligineuses, tangent entre les paradis également troubles de Debussy et de Berg, le Quintette à deux violoncelles fascine par la profusion de son écriture, l’intensité de son espressivo, ses fantaisies complexes qui surprennent sans cesse l’auditeur d’autant que l’interprétation comme la prise de son rendent justice à cet opus surprenant, rappelant que rien de ce qu’aura composé Maria Bach ne saurait laisser indifférent.

Vite, la suite !

LE DISQUE DU JOUR

Maria Bach (1896-1978)
Quintette pour piano et cordes, « Volga »
Quintette à deux violoncelles (1936)
Sonate pour violoncelle et piano* (1924)

Christine Busch, violon
Elene Meipariani, violon
Klaus Christa, alto
*Mathias Johansen, violoncelle
Conradin Brotbek, violoncelle
Akiko Shiochi, piano
*Yukie Takai, piano

Un album du label CPO 555314-2
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Photo à la une : © DR