Rebecca

La voix est belle, fraîche comme une source, juste de mots, de sentiments, et quelle que soit la langue, français itou. Cet album polyglotte révèle une chanteuse parfaite, à la curiosité aiguisée. La mélodie fut un genre assez féminin, mais il reste assez peu couru au disque.

La sélection le prouve, qui révèle le saisissant Erlkönig d’Emilie Mayer ou des Nadia Boulanger rarissimes, fauréenne La mer est plus belle, et plus proche de sa sœur Lili pour le triptyque Prière, Élégie, Cantique, preuve que Nadia a eu tort de trop négliger la table au profit de l’enseignement.

Sommet absolu de ce disque courageux qui évité le syndrome de la carte de visite, les quatre songs de Rebecca Clarke, dominé par The Tiger où son génie éclate. Si j’y entends plus le métal d’un ténor, Golda Schultz en tend l’inexorable parabole, emportée comme partout dans ce disque par le piano diseur de Jonathan Ware.

LE DISQUE DU JOUR

This Be Her Verse

Clara Schumann (1819-1896)
4 Lieder, Op. 12
Emilie Mayer (1812-1883)
Erlkönig
3 Lieder, Op. 7 (2 extraits : No. 1. Du bist wie eine Blume ; No. 3. Wenn der Abendstern die Rosen)
Rebecca Clarke (1886–1979)
Down by the Salley Gardens
The Tiger
Cradle Song
The Seal Man
Down by the Salley Gardens
Nadia Boulanger (1887-1979)
La mer est plus belle
Prière
Élégie
Cantique
Kathleen Tagg (née en 1977)
This Be Her Verse

Golda Schultz, soprano
Jonathan Ware, piano

Un album du label Alpha Classics 799
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Photo à la une : la soprano Golda Schultz – Photo : © DR