Fratrie

L’élan des phrases, le chant commun, l’exacte même pesée d’archet entre le violoniste et l’altiste, et ce jeu solaire jusque dans la mélancolie, quelle merveille d’émotion l’Andante de la Sinfonia concertante par les frères Pochekin !

Leur admirable sonorité, ample, timbrée (j’écris au singulier pour les deux), rappelle qu’ils sont des représentants majeurs de la grande tradition de violon russe formée depuis des décennies par Viktor Tretiakov et Ana Chumachenko. À entendre le plaisir qu’ils prennent à élancer leur lecture de plein air de la Sinfonia, cela rappelle Oïstrakh et Barshai, mais dans une transposition moderne où affleure la tentation d’une interprétation historiquement informée qui est plutôt le fait du Stuttgarter Kammerorchester : peu de vibrato, et des rythmes brefs qui enserrent le dialogue des deux frères.

Magnifique, tout comme le 5e Concerto, emmené par Mikhail jusqu’à l’ivresse d’un Finale empli de fantaisie, avec le bonheur supplémentaire d’entendre les cadences si pertinentes de Robert Levin.

Il me faut la suite, dans la même prise de son si dynamique : les quatre autres Concertos, les mouvements séparés, le Concertone. Et si Mikhail et Ivan – ce dernier prend ici l’alto mais il est violoniste – se partageaient le reste du corpus ?

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour violon et orchestre No. 5 en la majeur,
K. 219

Symphonie concertante en
mi bémol majeur, K. 394

Mikhail Pochekin, violon
Ivan Pochekin, alto
Stuttgarter Kammerorchester

Un album du label Hänssler Classic HC20078
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Photo à la une : le duo Pochekin – Photo : © DR