Flamboyance

Le violon du Prêtre Roux se serait-il trouvé un nouveau héros ? Boris Begelman emporte dans une virtuosité insensée les pyrotechnies d’archet dont ces six grands concertos d’apparat sont littéralement cousus.

Les danses ivres, les ariosos d’opéra, les rêveries suspendues à un fil au-dessus des paysages lagunaires, l’incroyable palette de couleurs de son Minozzi d’après Giuseppe Guarneri, del Gesù, le pur plaisir athlétique des longues phrases débordées d’ornements, de trilles, de spiccatos, où l’archet semble voler et distribuer des soufflets au passage, voilà bien la grammaire si novatrice de Vivaldi transfigurée par un virtuose qui n’oublie jamais le théâtre lyrique auquel se nourrissait ces concertos éblouissants qu’on pourrait croire pensés pour des castrats.

Magnifique disque, où, si l’on se régale du violon, on s’enivre aussi des gestes chorégraphiques irrésistibles du Concerto Italiano mené avec ivresse par un Rinaldo Alessandrini audiblement conquis par l’art flamboyant de Boris Begelman.

LE DISQUE DU JOUR

Antonio Vivaldi (1678-1741)
Concerti per violino IX, « Le nuove vie »

Concerto en fa majeur, RV 283
Concerto en si bémol majeur, RV 365
Concerto en ut majeur,
RV 194

Concerto en ré majeur, RV 211
Concerto en la majeur, RV 346
Concerto en mi mineur, RV 281

Boris Begelman, violon
Concerto Italiano
Rinaldo Alessandrini, direction

Un album du label naïve classique OP7258 (Vivaldi Edition, Vol. 67 )
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Photo à la une : le violoniste Boris Begelman – Photo : © DR