Giocoso à cinq

L’Allegro con moto qui ouvre le Premier Quintette, œuvre solaire coulée de la plume d’un jeune homme de dix-huit ans, regarde du côté des fantaisies charmantes des quatuors de Haydn, écriture svelte et un rien ironique que les Bartholdy savourent de leurs archets joueurs, œuvre de pur plaisir qui soudain, dans une tempête change de visage.

Le Romantisme y éclate par moments, avant que la lumière classique ne reparaisse. Les cinq amis font entendre cette schizophrénie avec autant de poésie que d’éloquence. Ils ajoutent un Minuetto au lyrisme ténébreux saisissant, dont Mendelssohn avait initialement fait le troisième mouvement de l’Opus 18, lui préférant finalement un Scherzo à la coupe et au ton plus classiques.

Tout change dès l’Allegro vivace du Second Quintette, qui se fait l’écho par sa tension du Quartettsatz de Schubert. L’œuvre est splendide, torrentielle, quasi orchestrale comme ne le seront jamais ses quatuors, l’alto supplémentaire donnant à l’ensemble une couleur plus sombre.

Les harmonies populaires du Scherzando, la marche funèbre de l’Adagio, à nouveau si schubertienne de couleurs et d’allant, le Finale qui s’ébroue dans un franc soleil que les archets envolent, retrouvant le giocoso qui paraissait au long de l’Opus 18, voilà une œuvre qui a trouvé ses interprètes. En bonus, une version alternative du Finale, qui n’ajoute guère à ce disque exemplaire.

LE DISQUE DU JOUR

Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Quintette à cordes No. 1 en la majeur, Op. 18
Quintette à cordes No. 2 en si bémol majeur, Op. 87

Bartholdy Quintett

Un album du label CAvi-Music 8563030
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Photo à la une : les musiciens du Bartholdy Quintett – Photo : © CAvi-Music