Ouverture

L’alchimie particulière entre un orchestre et une œuvre, une chimère ? Le disque aura vérifié par trois fois et sur un peu plus de soixante années de distance les affinités électives accordant la Cinquième Symphonie de Prokofiev et le Philharmonia Orchestra, improbable alliage croyez-vous ? Écoutez seulement les gravures de Thomas Schippers, de Paul Kletzki et la captation en concert le 9 février 2020 au Royal Festival Hall de Londres publiée aujourd’hui.

Santtu-Matias Rouvali aura connu au disque des débuts sibéliens qui auront plus ou moins convaincu, j’entends que les audaces de Prokofiev, sa dilection pour un orchestre vitaminé, son goût des rythmes cravachés, sa science des couleurs, lui parlent plus immédiatement. Et comme il sait régler la marche moderniste, singerie géniale des prodiges bruitistes du nouveau monde soviétique, que vient ricaner l’Allegro marcato !

La même tension irrépressible paraîit dans le grand crescendo de l’Andante initial, alors qu’il libère son orchestre dans les foucades du Finale. Voilà pour le brillant, le démonstratif même, mais je n’attendais pas de ce jeune chef qu’il distille le lent poison de la fausse pastorale de l’Adagio avec tant d’art. Et si Santtu-Matias Rouvali avait trouvé son compositeur ? Je crois bien qu’Alpha Classics n’a pas encore d’intégrale des Symphonies de Prokofiev à son catalogue …

LE DISQUE DU JOUR

Sergei Prokofiev (1891-1953)
Symphonie No. 5 en si bémol majeur, Op. 100

Philharmonia Orchestra
Santtu-Matias Rouvali, direction

Un album du label Signum Records SIGCD0669
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Photo à la une : le chef d’orchestre Santtu-Matias Rouvali – Photo : © Marco Borggreve