Musiques de contes

Les vignettes évocatrices que York Bowen tira de ses lectures des Contes d’Andersen ne sont pas ses opus pianistiques les plus courus, ils payent moins de bravos les virtuoses qui viennent plutôt piocher quelques bis dans son abondant catalogue.

Nicolas Namoradze, jeune pianiste (américain ? la mode des biographies modernes se garde bien de préciser le lieu de sa naissance), au pedigree racé, a eu mille fois raison de révéler cette part secrète et enchanteresse de l’univers de Bowen où le poète parle avant le virtuose, il possède toute la variété d’émotions pour la narration et toute la palette de couleurs pour les paysages d’un cycle aux atmosphères souvent debussystes.

La virtuosité, il la déploiera dans les deux vertigineuses Etudes de concert avant de la marier avec l’art évocateur que demandent tout à là fois les Etudes de l’Op. 26, ensemble d’une beauté suffocante, empli d’altérations : le sommet de l’art de Bowen assurément.

Bravo à Hyperion qui a soin à intervalles réguliers de demander à ses pianistes d’illustrer cette malle aux trésors, Nicolas Namoradze devrait y revenir tant son disque rivalise pour le lyrisme et l’éloquence avec ceux de Danny Driver et Stephen Hough.

LE DISQUE DU JOUR

York Bowen (1884-1961)
Fragments from Hans Andersen, Op. 58/61
Etude de concert No. 1 en sol bémol majeur, Op. 9 No. 2
Etude de concert No. 2 en fa majeur, Op. 32
12 Études pour piano, Op. 46

Nicolas Namoradze, piano

Un album du label Hypérion CDA68303
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Photo à la une : le pianiste Nicolas Namoradze – Photo : © DR