Prestissimo

54 minutes avec toutes les reprises : même formé à une certaine philologie de l’interprétation historiquement informée par Sir Charles Mackerras, le Scottish Chamber Orchestra n’espérait certainement pas produire une lecture si décapée de La Grande de Schubert.

Maxim Emelyanychev, qui, quittant son clavier, n’en est pas à son coup d’essai pour le dépoussiérage d’orchestre – je n’ai pas oublié son Eroica menée au pas de charge – les dirige preste certes, mais non sans nuances, et même avec du rubato – les zones pianissimos flirtent avec le silence et s’alentissent imperceptiblement – cette échelle dynamique si sollicitée participant à l’impression d’un temps fluide qui ferait oublier le métronome.

Pourtant, comme tout cela va vite, et sonne assez schubertien par la légèreté de la touche qui se réclame plus de Mozart que de Beethoven, c’est bien vu, bien entendu, et parfois pourtant trop léger de touche : l’ivresse du Finale n’est plus ce nouveau monde sonore que Krips à Londres dévoilait dans une aveuglante lumière, mais un saltarelloMendelssohn s’invite. Contresens ? Peut-être pas, mais il faut pouvoir s’y faire.

LE DISQUE DU JOUR

Franz Schubert (1797-1828)
Symphonie No. 9 en ut majeur, D. 944 « La Grande »

Scottish Chamber Orchestra
Maxim Emelyanychev, direction

Un album du label Linn Records CKD619
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Photo à la une : le claviériste et chef d’orchestre Maxim Emelyanychev – Photo : © DR