Les sources du chant

Se souvenir du pays natal, quel meilleur moyen que la musique pour y parvenir ? En exil, Bohuslav Martinů recompose dans un folklore largement imaginaire les paysages de sa Moravie, alors qu’il aura arpenté la Slovaquie pour recueillir quelques chants des campagnes en 1920 : absolument pas des transcriptions comme le fit Bartók avec ses cylindres, mais des recréations merveilleuses d’imagination, de fantaisie.

Tous les autres opus seront nés de l’autre côté de l’Atlantique, dans cette Amérique qui avait déjà accueilli Dvořák, journal d’une nostalgie encore émerveillée où gars et filles se comptent fleurette ou se chamaillent avant de laisser les paysages les envelopper.

Merveille des merveilles, le Nouveau Špalíček de 1942 referme ce disque infiniment précieux qui a trouvé dans le timbre de fruit mur de Martina Janková et dans le baryton humble de Tomáš Král deux poètes guidés par le clavier melliflu d’Ivo Kahánek, qui fait danser les mazurkas et arpente les sentiers, invitant dans certaines mélodies la jeune fille et le tendre garçon à dialoguer.

Impossible de cesser d’écouter ce paradis.

LE DISQUE DU JOUR

Bohuslav Martinů (1890-1959)
7 Petites chansons sur une page, H. 294
7 Petites chansons sur deux pages, H. 302
30 Mélodies populaires slovaques, H. 126
« Nouvelle Année tchèque », ou 8 Mélodies sur des textes populaires moraves, H. 288

Martina Janková, soprano
Tomáš Král, baryton
Ivo Kahánek, piano

Un album du label Supraphon SU4235-2
Acheter l’album sur le site du label Supraphon, sur le site www.clicmusique.com, ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : De gauche à droite, le pianiste Ivo Kahánek, la soprano Martina Janková et le baryton Tomáš Král – Photo : © DR