Concertos hongrois

Je sais le goût d’Augustin Hadelich pour les concertos de la seconde moitié du XXe siècle : il joue avec un grand sens poétique L’Arbre des songes de Dutilleux et enflamme le Concerto de Thomas Adès, il fallait bien qu’un jour il enregistre celui de Ligeti où un ménestrier fou est pris dans le piège d’un orchestre silencieux ou monstrueux.

Aussi formidable que soit son interprétation âpre de ce très hongrois Concerto que Miguel Harth-Bedoya lui dirige avec une certaine violence, c’est plutôt le naturel confondant avec lequel il déroule le vaste poème en triptyque du Concerto de Brahms qui me surprend en bien : le temps est-il enfin venu pour ce moderniste d’être absolument chez lui dans le répertoire romantique ?

Les paysages parfaits que lui offrent les Norvégiens n’y sont pas pour peu, comme la direction très lyrique d’un chef rompu à l’art de son soliste jusque dans un finale alla ungarese plein de panache. Sont-ils prêts pour le Beethoven ? Si oui, j’en serai curieux.

LE DISQUE DU JOUR

Johannes Brahms
(1833-1897)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Op. 77
György Ligeti (1923-2006)
Concerto pour violon et orchestre

Augustin Hadelich, piano
Norwegian Radio Orchestra
Miguel Harth-Bedoya, direction

Un album du label Warner Classics 9029551045
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Photo à la une : © DR