Lignes claires

Deux partitions des années cinquante ouvrent le disque, Alexandre Tansman savourait alors son propre néo-classicisme, épurant tout, composant en poète, passant en un battement de cil de la mélancolie à ce giocoso léger, raisonné.

Le compositeur Alexandre Tansman – Photo : © DR

Les concertos pour vent et petit orchestre rassemblés ici avec à propos sont autant de vitraux, tout en sons colorés, dont le dessin pur ne veut surtout pas être souligné, il faut y chanter calmement, en savourer les dynamiques piano qui parfois se piquent d’une danse de salon, d’un rythme fugace de jazz, tout ce qui fait son vocabulaire immédiatement reconnaissable, sa singularité sonore parmi les grands compositeurs du XXe siècle.

Si l’on connaissait déjà le Concerto pour clarinette avec son étrange Finale en danses populaires (après une cadence fantasque) – mais Fabrizio Meloni le joue sombre comme personne avant lui – le Concerto pur hautbois dormait dans les tiroirs, partition presque lunaire, purement poétique, dont Diego Cini Ciaccie exalte la ferveur pastorale.

S’y ajoute le babil délicieux du Concertino pour hautbois et clarinette, partition sans nuage contrairement à d’autres œuvres écrites durant les années soixante, que tous emmènent lestement, avec juste ce qu’il faut d’humour.

Brian Schembri et ses Maltais referment l’album avec le voluptueux Adagio pour cordes de 1936 qui deviendra le mouvement lent de la 4e Symphonie, plaidoyer émouvant pour cette écriture polytonale qui lui était si chère et qu’il savait manier comme personne.

LE DISQUE DU JOUR

Alexandre Tansman (1897-1986)
Suite pour hautbois et orchestre de chambre
Concerto pour clarinette
Concertino pour hautbois, clarinette et cordes
Adagio pour cordes

Diego Dini Ciacci, hautbois
Fabrizio Meloni, clarinette
Orchestre Philharmonique de Malte
Brian Schembri, direction

Un album du label CPO 555079-2
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Photo à la une : © DR