Arturo Benedetti Michelangeli donna un seul concert au Festival de Salzbourg, le 7 août 1965. Il refusa l’enregistrement de la seconde partie de la soirée, autorisa avec réserve que la radio autrichienne diffusât Continuer la lecture de Fragment de concert
Archives mensuelles : février 2018
Le jeune homme et Beethoven
1969 : Daniel Barenboim boucle pour EMI l’intégrale des Sonates de Beethoven. L’année suivante, Salzbourg accueille ce jeune homme de vingt-sept ans pour tout un récital Beethoven l’année où Géza Anda et Continuer la lecture de Le jeune homme et Beethoven
Le Vaisseau béni
1967, Klemperer revient à Bayreuth où il n’avait plus paru depuis quarante ans, mais pas dans la fosse, dans la salle, spectateur d’honneur qui admire inconditionnellement le jeune Pierre Boulez dirigeant Parsifal. Il assistera également à Lohengrin et Tannhäuser où Anja Silja, rayonnante Elisabeth Continuer la lecture de Le Vaisseau béni
Le jeune faune
Centenaire oblige, quelques tonnes Debussy tomberont bien cette année sur les discothèques, et fatalement beaucoup d’albums de piano. Celui de Matteo Fossi, jeune pianiste italien grandi par les conseils de Maria Tipo et anobli par l’œil attentif de Maurizio Pollini ne doit pas passer inaperçu. Continuer la lecture de Le jeune faune
Sa Patrie
L’écrire est terrible, mais condamné par son cancer, Jiří Bělohlávek aura transcendé son art : ses récents Dvořák, Symphonies, Concertos, Danses slaves (parmi les plus belles depuis Kubelík), Stabat Mater le disaient assez : revenu chez lui à Prague, enfin choisi en 2012 par les musiciens de la Philharmonie tchèque, il atteignait au but de sa vie : inscrire son art dans la filiation de ceux de Václav Talich et de Karel Ančerl, rien moins. On ne pouvait le lui contester depuis dix ans, et ce n’est pas un hasard si, au terme, paraît cette version granitique de Má Vlast patiemment enregistrée Salle Smetana du 12 au 14 mai 2014.
Granitique et narrative, un conte sombre dont les épisodes épiques se rassérènent dans des paysages aux détails ouvragés dès la harpe d’aède qui ouvre Vysehrad, où des personnages paraissent saisis dans toute la violence de leur mouvement – Sarka ! –, tout un théâtre d’images où paraît le récit national.
Mais derrière ces contes formidables emplis de bruits et de fureur, une amertume glaciale s’incarne dans l’identité sonore même de la Philharmonie Tchèque, quelque chose d’irrémédiable, de funèbre qui pleure éperdument dans la clarinette de Sarka. Magnifique désespoir d’un lyrisme terrible, tenu de si près par Jiří Bělohlávek, si surveillé, si intensément sculpté qu’en refermant l’album un souvenir me saisit : cette tension, ce geste épique, ces sonorités quasi mahlériennes, où les avais-je déjà entendues incarnées ainsi dans le chef-d’œuvre de Smetana ?
Chez Václav Smetáček, qui fut toujours l’auteur de ma version favorite. Bělohlávek le rejoint, autre héros de ce panthéon.
LE DISQUE DU JOUR
Bedřich Smetana (1824-1884)
Má Vlast (Ma patrie)
Orchestre Philharmonique Tchèque
Jiří Bělohlávek, direction
Un album du label Decca 4833187
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Photo à la une : © DR