Pour le plaisir

Ignaz Friedman, ce poète du piano qui comprenait et jouait les Mazurkas de Chopin comme personne, s’était arrangé autant pour son salon de musique que pour ses concerts tout un répertoire singulier que je peine à définir.

Des transcriptions ? Certes, puisque rien ou presque (le 5e Nocturne de Field) de tout ce qu’il y rassembla ne fut écrit initialement pour le piano. Mais en écoutant les quinze pièces qu’offre d’un même jeu tranquille et profond – quel beau piano tout en timbres – Joseph Banowetz dans cet album, je me dis que ce sont plutôt des récréations.

Le Caquet moqueur de Dandrieu, Le Rappel des oiseaux de Rameau si magiquement réécrit en boîte à musique, la Musette des Indes galantes, jouée dans un bois sombre, ces Scarlatti en orchestre, ce Gluck céleste, tout cela est avant tout de la poésie, et un sacré trésor pour les pianistes qui voudraient des bis originaux.

Allez encore une fois la Danse des esprits de l’Orfeo de Gluck. Disque à écouter dans le silence de la nuit, admirable dans sa discrétion si lyrique. Et l’occasion de ré-apprécier l’art d’un pianiste que j’avais un peu vite délaissé.

LE DISQUE DU JOUR

cover-friedman-banowetzIgnaz Friedman
(1882-1948)
Transcriptions d’œuvres de Bach, Rameau, Gluck, Field, Dalaryac, Dandrieu, Scarlatti, Couperin, Grazioli

Joseph Banowetz, piano

Un album du label Grand Piano GP712
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Photo à la une : © DR