Le cas Godard

Heureusement, parfois les anniversaires ont du bon. A l’occasion des célébrations des cent-vingt ans de la disparition de Benjamin Godard, son œuvre refait surface, le disque se l’approprie enfin, quantité d’albums paraissent, musique de chambre, mélodies, musique symphonique, probablement bientôt les opéras dont le fabuleux Dante et Béatrice.

Howard Shelley avait devancé ces fêtes, gravant en avril 2013 les deux Concertos pour piano et l’Introduction et Allegro. L’occasion de vérifier une fois encore la voix si singulière du jeune homme dans le concert symphonique français des années 1870-1880. Schumann, le dieu tutélaire de Godard, y paraît moins qu’ailleurs dans sa musique symphonique, c’est plutôt un paysage français que Saint-Saëns n’aura pas méprisé qui s’installe entre ce piano et cet orchestre, et fait le discours si saillant, plein de caractères, bouillonnant, épique plus d’une fois, puis soudain d’un pur charme capricieux comme dans le Scherzo du Concerto en la mineur.

Admirablement écrits, emmenés avec panache par Shelley dont on espère qu’il se penchera un jour sur les innombrables opus pour piano solo, ces Concertos seront pour beaucoup une révélation.

LE DISQUE DU JOUR

cover godard concertos shelleyBenjamin Godard (1849-1895)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en la mineur, Op. 31
Concerto pour piano No. 2 en sol mineur, Op. 148
Introduction et Allegro, Op. 49

Howard Shelley, piano et direction
Tansmanian Symphony Orchestra

Un album du label Hypérion CDA68043
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Photo à la une : © DR