Claude Debussy, assistant à une exécution du Till Eulenspiegel de Strauss, fut dispersé façon puzzle, pas la musique caracolante que le héros batave aura inspirée au futur auteur du Rosenkavalier. Qu’aurait-il écrit s’il avait pu entendre ce Till l’Espiègle qui file droit vers le billot pour mieux renaître, tel que Gabriel Pierné l’a gravé le 15 octobre 1930. Continuer la lecture de Le compositeur et l’orchestre
Archives par mot-clé : Richard Strauss
Elektra ou la malédiction des Atrides
Elektra est un virage majeur de la carrière de Strauss. Compositeur post-romantique rendu célèbre pour ses brillants poèmes symphoniques (Don Juan, Till l’Espiègle, Don Quichotte, Ainsi parlait Zarathoustra…), il s’était distingué jusque-là à l’opéra uniquement grâce à Salomé. En mettant en musique en 1908, sans en changer une ligne Continuer la lecture de Elektra ou la malédiction des Atrides
Réhabilitation
Si Jascha Spivakovsky n’avait pas gravé quelques faces de 78 tours avec son violoniste de frère Tossy au début de l’ère électrique, le disque n’aurait rien conservé de son art, et c’est si peu ! Assez tout de même pour qu’on l’oublie corps et âme Continuer la lecture de Réhabilitation
L’autre Strauss
Ainsi parlait Zarathoustra, Une vie de héros, la Symphonie alpestre ? Non. Chez Richard Strauss, Ferenc Fricsay, outre qu’il ne toucha pas aux opéras, en resta aux premiers opus fulgurants Continuer la lecture de L’autre Strauss
Duo de bois
Quel étrange album qui aligne Richard Strauss, Beethoven et Glinka. Un fourre-tout ?
Non, juste le projet de deux souffleurs qui s’entendent à merveille : la clarinette de Sarah Watts et le basson de Laurence Perkins nous font le plus délicieux des Duett-Concertino de Strauss qui soit paru depuis longtemps, Sian Edwards et le Royal Scottish leur tissant un écrin assez Capriccio – la harpe n’y est pas pour rien – tous rêvant cette bucolique que certains trouvent bavarde. Ici, elle devient un délicieux caprice, plein d’esprit, de formules baroques, de tendres replis, un jardin de musique qui embaume de ses notes.
Après cette entrée merveilleuse, le grand Trio de Beethoven, qui est en fait une sérénade enchâssant un magnifique Thème et Variations, invite Mozart, le piano de Martin Roscoe le conduisant large, laissant tout le temps au cantabile de l’Adagio, piquant en danse le Tempo di Minuetto, tout un monde qui n’est pas celui de Beethoven y paraît, rappelant à quel point l’esprit viennois forma sa langue. Merveille désarmante de poésie et d’abandon.
Et finir l’album avec le Trio pathétique de Glinka, quelle belle idée ! C’est le plus schumannien des opus du grand Russe, chef-d’œuvre qui alterne brio et lyrisme, que l’on joue si rarement et auquel nos trois amis d’Albion mettent une finesse, des inventions de phrasés, une fantaisie, et quel perlé dolce dans le clavier de Martin Roscoe !
Disque inattendu, captivant.
LE DISQUE DU JOUR
Richard Strauss (1864-1949)
Duett-Concertino, TrV 293
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Trio en mi bémol majeur pour clarinette, violoncelle et piano, Op. 38
Mikhaïl Glinka (1804-1857)
Trio pathétique en ré mineur
Sarah Watts, clarinette
Laurence Perkins, basson
Martin Roscoe, piano
Royal Scottish National Orchestra
Sian Edwards, direction
Un album du label Hypérion CDA68263
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Photo à la une : © DR