D’où viennent les Bagatelles, ces pièces audacieuses que Beethoven aura jetées sur le papier d’un trait, et qui le montrent tout humeur, improvisant à loisir ? Dans son cosmos pianistique elles semblent ne subir Continuer la lecture de La queue de la comète
Archives par mot-clé : Ludwig van Beethoven
Les enfants de Marlboro
Max Wilcox suggéra à Arthur Rubinstein, alors octogénaire, de revenir au disque en quatuor, ce qu’il n’avait plus fait depuis sa collaboration avec les virtuoses du Quatuor Paganini. Continuer la lecture de Les enfants de Marlboro
Concerto ailé
Une timbale paraît dans la cadence de l’Allegro ma non troppo, pas celle de Schnittke !, mais le fruit d’un travail commun entre Nicola Benedetti et Petr Limonov librement inspirée d’après la cadence de la mouture Continuer la lecture de Concerto ailé
Beethoven retrouvé
Au cours de sa discographie éparse, Tibor Varga ne put enregistrer pour ses deux labels principaux – Deutsche Grammophon et His Master’s Voice – le Concerto qui fit sa réputation : rien moins que celui de Beethoven. Un projet exista pour le label jaune, que la mort soudaine de Fritz Lehmann condamna. Continuer la lecture de Beethoven retrouvé
Les Concertos de Karel
Une perle parmi ces gravures éparses commanderait de toute façon l’acquisition de cette belle petite boîte : le 2e Concerto de Chopin piaffé par un Wilhelm Kempff plein d’autorité, nonobstant quelques traits de travers dans le Finale, broutilles !, ajout majeur à sa discographie officielle où le compositeur des Mazurkas fut aussi modestement présent que parfaitement compris.
Le Chant du Monde l’avait fugitivement publié, Supraphon rend le concert dans toute la beauté d’une prise de son qu’on croyait jusque là étroite. Le geste du pianiste est vif avec constance, les rythmes prennent toujours le pas sur le cantabile, et les contrechants épicent la ligne mélodique, manière qui s’accorde au geste volontiers drastique de Karel Ančerl, comme aux verdeurs des Tchèques.
Cette direction si preste, et assez carrée en rebutera certains : Henryk Szeryng ne s’y retrouve pas pour un Beethoven oubliable, alors qu’à chaque fois le violon rhapsode d’Ida Haendel y gagne un cadre où discipliner son jeu et envoler son archet : leur Sibelius, leur Beethoven, le Stravinski sont simplement impérissables.
Les Russes sont omniprésents, Sviatoslav Richter toujours au diapason du chef, et comme lui jouant carré – écoutez d’abord le 1er de Tchaikovski et comparez le à la tempête de celui d’Emil Gilels – Mstislav Rostropovitch retrouvant pour le Dvořák l’élan de sa gravure princeps à Prague avec Václav Talich, mais plus animé encore par les tempos prestes que lui exige Karel Ančerl. L’accord est fulgurant avec David Oistrakh pour ce qui reste son plus lyrique enregistrement du Dvořák.
Et les Tchèques ? Plutôt qu’Eva Bernáthová, parfois égarée dans le Concerto en sol de Ravel – mais les sortilèges d’orchestre qu’Ančerl fait fuser valent d’être entendus – courrez au justement célèbre Premier de Prokofiev joué avec feu, élégance et humour par Ivan Moravec, et écoutez bien la leçon de style de Jan Panenka dans le Concerto de Schumann, pianiste trop oublié, dont l’art dépassait le seul domaine chambriste.
LE DISQUE DU JOUR
Karel Ančerl
Live Recordings Concertos
CD 1
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en ut majeur,
Op. 15 (1956)
Concerto pour piano et orchestre No. 3 en ut mineur,
Op. 37 (1962)
Sviatoslav Richter, piano – Orchestre Philharmonique Tchèque
CD 2
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Op. 61 (1966)
Henryk Szeryng, violon – Orchestre Philharmonique Tchèque
Robert Schumann (1810-1856)
Concerto pour piano et orchestre en la mineur, Op. 54 (1955)
Jan Panenka, piano – Orchestre Philharmonique Tchèque
CD 3
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Op. 61 (1957)
Jean Sibelius (1865-1957)
Concerto pour violon et orchestre en ré mineur, Op. 47 (1957)
Ida Haendel, violon – Orchestre Philharmonique Tchèque
CD 4
Franz Liszt (1811-1886)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en mi bémol majeur, S. 124 (1954)
Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en si bémol mineur, Op. 23 (1954)
Sviatoslav Richter, piano – Orchestre Philharmonique Tchèque
Frédéric Chopin (1810-1849)
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en fa mineur, Op. 21 (1959)
Wilhelm Kempff, piano – Orchestre Philharmonique Tchèque
CD 5
Antonín Dvořák (1841-1904)
Concerto pour violoncelle et orchestre No. 2 en si mineur,
Op. 104, B. 191 (1952)
Mstislav Rostropovich, violoncelle – Orchestre Philharmonique Tchèque
Concerto pour violon et orchestre en la mineur, Op. 53, B. 108 (1950)
David Oistrakh, violon – Orchestre Symphonique de la Radio de Prague
CD 6
Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en si bémol mineur, Op. 23 (1953)
Emil Gilels, piano – Orchestre Philharmonique Tchèque
Maurice Ravel (1875-1937)
Concerto pour piano et orchestre en sol majeur, M. 83 (1959)
Eva Bernáthová, piano – Orchestre Philharmonique Tchèque
CD 7
Francis Poulenc (1899-1963)
Concerto pour deux pianos et orchestre en ré mineur, FP 61 (1960)
Juliane Lerche, piano – Ingeborg Herkomer, piano – Orchestre Philharmonique Tchèque
Igor Stravinski (1882-1971)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, K053 (1962)
Ida Haendel, violon – Orchestre Philharmonique Tchèque
Sergei Prokofiev (1891-1953)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en ré bémol majeur, Op. 10 (1962)
Ivan Moravec, piano – Orchestre Philharmonique Tchèque
Karel Ančerl, direction
Un coffret de 7 CD du label Supraphon SU4349-2
Acheter l’album sur le site du label Supraphon, sur le site www.clicmusique.com, ou sur Amazon.fr ― Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com
Photo à la une : le chef d’orchestre Karel Ančerl, avec son ainé
Václav Talich – Photo : © DR