L’année romaine de Liszt aura encouragé les pianistes à tous les vices, langueur ou fureur, pas Francesco Piemontesi qui poursuit son voyage dans le pèlerinage du virtuose hongrois avec une pureté de ton, une absence d’effets Continuer la lecture de De la spiritualité
Archives par mot-clé : Claudio Arrau
Instrumentarium
Un premier volume m’avait transporté, le second itou. Tant d’intégrales des Sonates pour violon et piano de Beethoven excellent parmi une discographie si abondante Continuer la lecture de Instrumentarium
Novelettes
Un cycle ? Oui , mais surtout un cahier empli du souvenir de Clara, recueil absolument secret et à sa façon d’une tendre éloquence qui aura laissé nombre de pianistes au bord du chemin Continuer la lecture de Novelettes
Expérimental
Est-ce d’avoir fréquenté si assidûment l’orchestre de Teodor Currentzis – le claveciniste du cycle Da Ponte de MusicAeterna c’est lui !, – qui pousse Maxim Emelyanychev à écheveler son Mozart ainsi ?
Ce disque risque bien de vous faire grimper aux rideaux, ses audaces sont bluffantes, son discours théâtral en déconcertera plus d’un, mais une fois consentis les moyens – phénoménaux – de l’artiste Continuer la lecture de Expérimental
Musiques de l’avenir
Belle idée : confronter les pièces méditatives, de forme libre, d’harmonies divagantes, où Liszt aura projeté son piano vers les temps futurs, nocturnes italiens de la Deuxième Année de pèlerinage ou les pièces de la fin, avec le nouveau monde dont Debussy ouvre grand les portes dans son Premier Livre de Préludes.
Christian Erny, tout juste trentenaire aujourd’hui (il avait vingt-huit ans lors de l’enregistrement), aura réalisé avec son premier album un vrai disque pour les musiciens. Son piano ample, où tout est porté par un corps harmonique surprenant, rappelle celui des grands anciens.
La concentration minérale des sonorités de son Premier Livre m’évoque rien moins que Claudio Arrau, l’absolue rectitude du texte, l’absence de toute tentation illustrative, la densité des phrasés – écoutez à quel point Voiles est dessiné – seraient déjà la signature d’un grand artiste.
Mais il y a une vision supplémentaire, un art de créer le mystère qui fait défaut si souvent aux interprètes de Debussy aujourd’hui. Le temps est suspendu plus d’une fois, même dans les Préludes rapides : Le vent dans la plaine hypnotise, qui ramène un rire des lointains. Et lorsque l’espace de ce clavier s’ouvre, c’est une poésie saturée d’intensité expressive qui emplit Les sons et les parfums dansent dans l’air du soir, immatériels mais pourtant incarnés, où le vaste vaisseau harmonique de La Cathédrale engloutie.
Au point que les Liszt passent malgré eux, malgré leurs parfaites réalisations, derrière ce Premier Livre qui ne cesse de me fasciner : je l’écoutais en regard du Second Livre de Pollini, leur trouvant des connivences. Alors Christian Erny, s’il vous plait, votre Deuxième Livre !
LE DISQUE DU JOUR
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent
Claude Debussy (1862-1918)
Préludes, Livre I, L. 117
Franz Liszt (1811-1886)
Années de pèlerinage, 2è année, S. 161 (extraits : Sposalizio, Il pensieroso)
Unstern! Sinistre, disastro, S. 208
En rêve (Nocturne), S. 207
Christian Erny, piano
Un album du label Solo Musica SM238
Acheter l’album sur le site du label Solo Musica ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com
Photo à la une : © DR