Archives par mot-clé : Capriccio

Le chant doré

C’était fatal, avec son ténor de miel où les mots sucrent les lèvres, Daniel Behle ne pouvait qu’ébrouer son superbe instrument dans le répertoire de pur charme de l’opérette allemande, Vienne, Berlin, et même, à la marge du genre Budapest – le « Magische Töne » de La Reine de Saba de Goldmark, fait sur un souffle d’irréel.

On l’imaginait versant côté Wunderlich, mais non, si ce disque devait avoir un modèle, s’il voulait célébrer une étoile absolue de ce répertoire, ce serait Joseph Schmidt, car à côté des Lehár enjôleurs ou sensuels jusqu’au sirop, après l’air fameux de Lyonnel de Martha, paraît Chapelou et son « Air du postillon », dont il faut assumer les aigus terribles, ce qu’il fait avec une sorte de désinvolture et la colonne de son ne contraint en rien l’exploit.

Qui réussit cela avant lui à ce degré d’aisance ? Schmidt puis évidement Gedda – qui mettait un peu de Mirror dessus – sinon Roswaenge dont le soleil était un peu « envoyé » (mais superbe).

Alors j’écoute tout ce disque qui veut nous faire remonter, comme le souligne la couverture de l’album, jusqu’au temps du phonographe, le sourire aux lèvres, avant qu’il ne verse un rien trop « leicht », chez Stolz (« Ob blond, ob braun » bien entendu, assumé avec panache, il est clair que Behle s’y régale), May et Neubach, et même le Chianti Lied de Winkler !, un peu trop pour moi, j’aurais préféré des Strauss … le plus réussi de la séquence reste pourtant une page de Behle lui-même où il célèbre sa bonne ville de Köln.

LE DISQUE DU JOUR

Nostalgia

Airs de Adolphe Adam,
Daniel Behle, François-Adrien Boïeldieu, Friedrich von Flotow, Karl Goldmark,
Franz Lehár, Fritz Löhner-Beda, Albert Lortzing,
Hans May, Otto Nicolai, Robert Stolz, Gerhard Winkler

Daniel Behle, ténor
WDR Rundfunkchor Köln
WDR Funkhausorchester Köln
Helmuth Froschauer, direction

Un album du label Capriccio C5317
Acheter l’album sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : © Julian Laidig

Lumière et ténèbres

19421954, les Symphonies de Martinů auront connu deux guerres – la conquête nazie et la guerre froide – elles furent toutes des œuvres d’exil paradoxalement heureuses d’abord Continuer la lecture de Lumière et ténèbres

Noces de sang

Dvořák écrivit sa cantate fantastique pour Birmingham, sombre poème d’Erben où une jeune fille espérant le retour de son amant est abusée par un spectre qui au long d’une balade nocturne lui ravit tous ses atours jusqu’à sa chemise de noces Continuer la lecture de Noces de sang