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Maria Grinberg, déesse oubliée ?

Portrait subjectif de la pianiste russe (1908-1978)

Il est des artistes du passé parfois oubliés qu’il est impératif de redécouvrir. Tel est le cas de la pianiste Maria Grinberg, l’une des figures majeures du piano russe. Maria Grinberg est une météorite, à l’écart de toute école d’interprétation, comme le fut aussi une autre Maria, la Yudina, aussi essentielle qu’elle. Continuer la lecture de Maria Grinberg, déesse oubliée ?

Triomphe de Michael Tilson Thomas à Pleyel

En cette mi-mars 2014, Michael Tilson Thomas et son Orchestre Symphonique de San Francisco faisaient halte à Paris (avant Vienne et Genève) pour deux concerts à la Salle Pleyel, le lundi 17 et le mardi 18. Voilà deux magnifiques soirées à la distinction inoubliable ! Deux programmes très différents, composés d’oeuvres avec lesquelles MTT est en affinités depuis toujours (Ives, Septième de Beethoven, Troisième de Mahler)

LUNDI 17
Orchestre somptueux, à commencer par des cordes délicates et lyriques, et un pupitre de cuivres élégant. Un Ives bref et méconnu (transcription pour orchestre de la Concord par Brant), un Adams en création française, brillant et magnifiquement écrit pour l’orchestre, avant un Beethoven tranquille et pourtant parfaitement maîtrisé. Rarement entendu une interprétation aussi claire et lisible d’un point de vue harmonique et polyphonique de la Septième de Beethoven. Les phrasés sont parfaitement énoncés, les tempos idéaux. Un très grand concert – tout ceci me donne envie de redécouvrir la discographie de Michael Tilson Thomas en détail.

MARDI 18
Le choix était d’ailleurs cruel ce soir-là. J’aurais tant voulu entendre le Rosenkavalier du Théâtre des Champs-Elysées dans son casting de rêve (Isokoski, Kirill Petrenko, etc.).

Mais ce fut finalement Mahler avec Michael Tilson Thomas et la Troisième Symphonie. Je ne fus pas déçu, tellement cette extraordinaire deuxième soirée fut pétrie d’humanité, et de la même élégance que la veille. Quel plaisir d’entendre un chef à nouveau si attentif à l’harmonie, à la richesse orchestrale de cette musique. Une authentique expérience musicale, assez souvent déconcertante!

LES PROGRAMMES DES CONCERTS
Lundi 17
Charles Ives (1874-1954) / Henry Brant (1913-2008)
A Concord Symphony (arr. de la Concord Sonata) – No. 3 : The Alcotts
John Adams (né en 1947)
Absolute Jest (création française)
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sylmphonie No. 7 en la majeur, Op. 92

Mardi 18
Gustav Mahler
(1860-1911)
Symphonie No. 3

Sascha Cooke, mezzo-soprano
Chœur de l’Orchestre de Paris
San Francisco Symphony Orchestra
Michael Tilson Thomas, direction

Photo : © DR

Ansermet : des live avec l’OSR à foison sur Cascavelle

Pour approfondir l’art du chef helvète, Cascavelle nous propose également une première série de témoignages en concert, disques malheureusement indisponibles au numérique et distribués par Abeille Musique. Quatre albums exceptionnels, préludes à d’autres encore plus alléchants. Extraordinaire Continuer la lecture de Ansermet : des live avec l’OSR à foison sur Cascavelle

Philippe Jordan et un Philhar en mauvaise forme

Le vendredi 6 février (2009), Philippe Jordan dirigeait l’Orchestre Philharmonique de Radio France dans un beau programme, composé des Deux Images et du Concerto pour orchestre de Bartók, et du Premier Concerto pour piano de Ludwig van Beethoven, avec comme soliste François-Frédéric Guy. Un beau concert.

Quelle différence de son pour l’orchestre par rapport au jour de Saraste, une semaine auparavant ! Comme quoi le changement de premier violon peut modifier considérablement la couleur générale d’un ensemble de musiciens… Le Beethoven restait finalement le plus convaincant par sa sérénité rayonnante, sa simplicité, la justesse de ses tempos. Cependant, on pouvait reprocher au soliste un jeu assez lisse voire désincarné, qui, par son refus des attaques franches, tendait trop à édulcorer un peu trop le dynamisme inhérent au bouillonnement beethovénien.

Un beau moment de musique tout de même que l’on ne regrette en aucun cas. De même pour le Concerto pour orchestre. S’y manifestait un vrai chef ! L’équilibre dans le sang. Une direction classique, mais formidablement vive, aboutie. Si seulement le Philharmonique de Radio France avait montré une diversité de couleurs plus grande … Aucune crudité, aucun esprit ironique, aucun sens du tragique. Du Bartók gris, trop triste… On attend, impatient, de réentendre Philippe Jordan avec une phalange plus enthousiasmante…

LE PROGRAMME DU CONCERT
Béla Bartók (1881-1945)
Deux Images, Op. 10
Concert pour orchestre

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour piano No. 1 en ut majeur, Op. 15

François-Frédéric Guy, piano
Orchestre Philharmonique de Radio France
Philippe Jordan, direction

Paris, Salle Pleyel
Vendredi 6 février 2009

Photo : © DR