Le ton sombre de cette Haffner, jusque dans le Finale (il ne faut pas avoir le giocoso de Bruno Walter en tête..), surprendra. La Linz sera de la même eau, sévère, hautaine, mais comme la Haffner fascinante par les audaces de la relecture Continuer la lecture de Impérieux
Archives par mot-clé : Aparté
Le tsar masqué
L’allusion risquait d’être trop transparente, même transportée à Cathay. L’opéra satirique de Giovanni Battista Casti, qui lui aussi avait fréquenté la cour de la Grande Catherine, et d’Antonio Salieri Continuer la lecture de Le tsar masqué
Espagnes
Elsa Grether et Ferenc Vizi balisent leur voyage espagnol de deux Andalousies, celle de Joaquín Nin qui lance sa flèche sur un ostinato très Danse du feu, manière d’annoncer un hommage à Manuel de Falla paraphrasant Continuer la lecture de Espagnes
Dies Irae
Le titre est choisi à propos pour le nouvel album de Dmitri Masleev enregistré au Studio Mosfilm de Moscou alors que la Russie massacre l’Ukraine de ses bombes planantes.
Est-ce ce contexte funeste qui rend sa Totentanz si désespérée, sans l’ombre d’une grandiloquence dès la marche de l’ouverture, sans tonnerre, simplement éprouvante de lourdeur ? Mais l’embellie rêvée de la section centrale rappelle le poète qu’est ce musicien de première force, ce maître des timbres et des nuances qui reparaît dans le fol animato de la paraphrase sur le Dies irae, soudaine envolée pimentée d’hungarismes.
La vêture orchestrale ajoutée par Mikhail Petukov à l’original pour clavier seul de la Rhapsodie espagnole ne la sauve pas de ses facilités, au contraire, mais je n’en admire que plus l’électricité de ce piano incandescent.
La meilleure part du disque ? La Rhapsodie de Rachmaninoff, jouée sans esbrouffe, infiniment contrôlée de rythmes, d’accents, de nuances, avec toujours ce clavier fusant qui pourrait être plus sardonique.
Mais non, Dmitri Masleev préfère faire les variations classiques, d’un clavier sans effet, magique souvent, malgré un orchestre qui aurait gagné à avoir un chef : du piano, la mise en place est une gageure, mais elle est réussie, sinon la fusion parfaite qui aurait permis au pianiste d’aller plus loin encore.
Bis magnifique, hypnotique, l’Adagio du Concerto de Marcello dont Bach a capturé la poésie lagunaire, et qui me donne envie d’entendre Dmitri Masleev dans les Partitas, ou les Suites anglaises.
LE DISQUE DU JOUR
Franz Liszt (1811-1886)
Totentanz, S. 126
Rhapsodie espagnole, S. 254 (version pour piano et cordes :
Mikhail Petukov)
Sergei Rachmaninov
(1873-1943)
Rhapsodie sur un thème de
Paganini, Op. 43
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Concerto pour clavier en ré mineur, BWV 974 (extrait : II. Adagio)
Dmitry Masleev, piano
Svetlanov Symphony Orchestra, direction
Un album du label Aparté AP384
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Photo à la une : le pianiste Dmitry Masleev – Photo : © DR
En blanc et noir
Chaque note originellement écrite par Ravel pour le piano se fait entendre ici, œuvres solistes et concertantes, partitions de chambre et mélodies. François-Xavier Poizat s’est entouré d’amis souvent venus de l’autre côté de la Manche pour embrasser large. Continuer la lecture de En blanc et noir