D’où vient le contrebasson qui accroît l’étrangeté de Leviathan ? Des Planètes, de Ma mère l’Oye, du Sacre du printemps ? Le monstre marin du Psaume 104 a inspiré cette page étrange, notée Andante lugubre alors qu’elle dessine Continuer la lecture de Le Concerto oublié
Archives de catégorie : Discophilia. Les chroniques de Jean-Charles Hoffelé
Jean-Charles Hoffelé nous raconte ses écoutes, ses coups de coeur, ses déambulations dans la grande histoire de l’enregistrement du disque classique
Rencontre au sommet
Merveille, Klaus Tennstedt ouvre son concert hambourgeois avec l’humour tour à tour piquant ou fastueux de la suite arrangée pour Le Bourgeois gentilhomme. On sait que des échos d’Ariadne auf Naxos y passent, il se régale à les souligner. Continuer la lecture de Rencontre au sommet
Furia Francese
Quel feu ! Ceux qui connaissent, et vénèrent à juste titre, la gravure Erato de Bacchus et Ariane par les mêmes, pierre angulaire du cycle Roussel consenti à Erato par le National et Jean Martinon, ne sauront résister à la furia francese qui emporte la Première Suite Continuer la lecture de Furia Francese
Les adieux impossibles
En voix légère, Fatma Saïd flûte l’invite de Belinda à disperser la tristesse, mais Joyce DiDonato lui répond par ce qui est déjà un lamento. L’esseulement de l’âme sera dès le début la couleur de cette lecture funeste où les marins sont des fous et les sorcières des vampires. L’orage qui prélude à leur conciliabule pose un décor saisissant rappelant que le fantastique est une habitude dans le théâtre anglais d’alors.
La verdeur des marins s’apprêtant au départ répond à la cruauté des sorcières, on attendait ici le geste éloquent de Maxim Emelyanychev, il n’y déçoit pas, ni ses chanteurs, mais tant d’animation, et si justement enlevée, doit céder le pas devant l’intervention irréelle de l’Esprit (Hugh Cutting), devant tout l’Acte de la chasse qui voit l’assombrissement progressif d’Enée, Michael Spyres creusant son baryton, devant surtout tout l’acte ultime, séparation amère jusqu’à la fureur, résignation cruelle jusque dans les soupirs des instruments.
Le murmure du lamento est comme le soupir d’une âme qui s’échappe, moment troublant au possible qui dit tout l’art de la mezzo américaine, et dont un chœur trop preste ne prolonge pas assez la désolation, seul bémol de cette nouvelle Dido dont aucun amoureux de l’œuvre ne voudra se passer.
LE DISQUE DU JOUR
Henry Purcell (1659-1695)
Dido and Aeneas,
Z. 626
Joyce DiDonato,
mezzo-soprano (Dido)
Michael Spyres,
ténor (Aeneas)
Fatma Saïd, soprano (Belinda)
Hugh Cutting,
contre-ténor (A Spirit)
Laurence Kilsby, ténor (A Sailor)
Alena Dantcheva, soprano (First Witch)
Anna Piroli, soprano (Second Witch)
Carlotta Colomo, soprano (The Attendant to Dido)
il Pomo d’Oro (coro e orchestra)
Maxim Emelyanychev, direction
Un album du label Erato 5021732284884
Acheter l’album sur Amazon.fr ― Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com
Photo à la une : la mezzo-soprano Joyce DiDonato – Photo : © Sergi Jasanada
Anthony
Un violoniste anglais catholique réfugié en terre picarde, un manuscrit retrouvé à la BnF rue de Richelieu, des pièces instrumentales d’une beauté troublante, aux danses émouvantes, le « mystère Anthony Poole » serait-il levé ? Continuer la lecture de Anthony