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Coda et victoire

A tempo pour l’anniversaire – on célèbre les cent-cinquante ans de la naissance du compositeur russe – Boris Giltburg aura bouclé son intégrale des Concertos, dispersée jusque-là entre plusieurs orchestres et parue au long cours. Le dernier volume serait-il un aboutissement ?

Ce qui manquait à ses Deuxième et Troisième Concertos, le raptus, la concentration, on le trouvera ici. Admirable Premier Concerto (Giltburg choisit la version révisée comme pour le 4e), d’un parfait équilibre entre électricité et lyrisme, joué avec un goût très sûr – l’élégance du Finale est irrésistible.

Rhapsodie virtuose et cinglante, où le pianiste déploie un jeu machiavélique, et surtout un Quatrième Concerto d’anthologie, empli d’une dimension méphistophélique, où le clavier danse, claironne, chante, admirable par sa volatilité, son art de changer de registre dans la seconde, suivi par un orchestre dont le chef accorde sa battue aux moindres inflexions de son soliste.

C’est l’autre atout de l’ultime volume d’une intégrale dispersée, Boris Giltburg aura trouvé trop tard des partenaires au niveau de sa vision, espérer qu’il reprenne avec eux les deux autres concertos risque hélas de s’avérer un vœu pieux.

LE DISQUE DU JOUR

Sergei Rachmaninov
(1873-1943)

Concerto pour piano No. 1 en fa dièse mineur, Op. 1 (version 1917)
Rhapsodie sur un thème de
Paganini, Op. 43

Concerto pour piano No. 4 en sol mineur, Op. 40 (version 1941)

Boris Giltburg, piano
Brussels Philharmonic
Vassily Sinaisky, direction

Un album du label Naxos 8.574528
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Photo à la une : le pianiste Boris Giltburg – Photo : © Sasha Gusov

Ferveur française

Musique pour l’office des morts et rien que cela, le Requiem qu’Alfred Desenclos composa en 1963 ? Peut-être.

Dans une France dont les services liturgiques n’étaient pas encore bouleversés par l’abrasion de Vatican II, Desenclos écrivait le plus modeste et le plus touchant des Requiem qu’aura connu Paris depuis celui de Fauré Continuer la lecture de Ferveur française