Les captations sont célébrissimes, et avec raison. En 1984 et 1985, au Musikverein, et sous la caméra complice d’Humphrey Burton, Leonard Bernstein et les Wiener Philharmoniker se font mutuellement fête. Parenthèse absolument sans nuage, heureuse, dans une relation qui fut passionnelle, et parfois teintée d’amertume : on sait comment Bernstein tançait ses Viennois, les fustigeant de mépriser Mahler.

Mais chez Haydn, ils partageaient la même joie communicative, savouraient les mêmes plaisirs, s’abandonnaient l’un à l’autre avec des complicités de gourmets qui seront immortalisées dans le Finale de la 88e Symphonie, Bernstein les laissant filer le moto perpetuo, les accompagnant d’un regard, d’un sourcil, d’un haussement d’épaules.

Documents bénis qui nous reviennent dans une image rénovée où se voient encore mieux les échanges savoureux entre le chef et ses musiciens, tout cet art qui éclate dans la Surprise de se prendre au jeu, de s’épater mutuellement, devant un public qui ne demande que cela.

C’est tout l’esprit de Haydn, et même son sel lorsque Küchl et ses amis chantent les mélodies melliflues de la magnifique Symphonie concertante, opus trop méconnu que Bernstein adorait : cela se voit, et s’entend !

LE DISQUE DU JOUR

Franz Joseph Haydn (1732-1809)
Symphonie No. 88 en sol majeur, Hob. I:88
Symphonie No. 92 en sol majeur, Hob. I:92 « Oxford »
Symphonie No. 94 en sol majeur, Hob. I:94 « Surprise »
Sinfonia concertante en si bémol majeur pour hautbois, basson, violon et violoncelle, Hob. I:105

Wiener Philharmoniker
Leonard Bernstein, direction

Un album du label C Major Entertainment 746408
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Photo à la une : © DR