Svecia ultima

Je ne connaissais pas grand-chose de la musique d’Edvin Kallstenius, mais un disque Music Sveciae dirigé par le formidable Stig Westerberg avait attiré mon attention : aux cotés de la Symphonie funèbre de Kurt Atterberg, de l’envoûtant et sombre Des grandes forêts d’Oskar Lindberg une œuvre aux timbres aventureux, aux alliages surprenant revenait sans cesse dans ma platine : une Sérénade de nuit d’été, joli titre à la Stenhammar.

Mais rien d’autre de ce compositeur, dont je savais simplement qu’il était tenu par les uns pour un musicien du dimanche, par les autres comme un des maîtres de la musique suédoise, versé dans l’illustration des thèmes populaires. Personne ne soufflait mot sur le fait qu’à la fin de sa vie, il convertit sa musique au système sériel.

Les trois partitions réunies par Frank Beermann sont contrastées : la Première Symphonie tire à la ligne, et l’orchestre semble plus d’une fois la déchiffrer : Kallstenius cherchait encore sa langue dans cet Opus 16. La Sinfonietta ouvre sur des paysages mieux dessinés, écriture autrement raffinée même si la magie que j’avais trouvée dans la Sérénade ne paraît que par instants. Mais la Musica Sinfonica, terminée le 8 février 1959, illustre l’ultime manière – partagée entre une écriture savante roide et l’utilisation de modes populaires suédois. En aucun cas, un chef d’œuvre, mais une musique qui interroge. Espérons qu’un prochain volume révélera des opus mieux choisis.

LE DISQUE DU JOUR

Entwürfe cpo-Cover 09-2014_cover.inddEdvin Kallstenius (1881-1967)
Symphonie No. 1 en mi bémol majeur, Op. 16 (version 1941)
Sinfonietta No. 2 en sol majeur, Op. 34
Musica Sinfonica, Op. 42

Helsingborg Symphony Orchestra
Frank Beermann, direction

Un album du label CPO 777361-2

Photo à la une : (c) DR