Merveille, Klaus Tennstedt ouvre son concert hambourgeois avec l’humour tour à tour piquant ou fastueux de la suite arrangée pour Le Bourgeois gentilhomme. On sait que des échos d’Ariadne auf Naxos y passent, il se régale à les souligner.
Les Hambourgeois sont divins, plus sur les pointes qu’on aurait pu le croire, Tennstedt les anime avec autant de piment que de raffinement, avant de les laisser exploser dans une scène du souper formidable. Il me semble que c’est un ajout aux œuvres de la discographie du chef, sinon Tod und Verklärung autrement saisissant ici qu’en sa version de studio à Londres.
Mais la perle du concert sera la rencontre avec un Bruno Leonardo Gelber solaire, emportant le 26e Concerto de Mozart en sonorités magnifiques, avec une liberté, des fantaisies qui se glissent dans ce clavier prodigieux, où l’effervescence se mêle aux élégances. Il était alors au sommet de son art, et quel ! Quelques mesures manquent au cœur du Finale, sans pouvoir gâcher la fête.
LE DISQUE DU JOUR
Richard Strauss (1864-1949)
Der Bürger als Edelmann – Suite, Op. 60b-IIIa, TrV 228c
Tod und Verklärung, Op. 24, TrV 158
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano et orchestre No. 26 en ré majeur, KV 537 « Couronnement »
Bruno Leonardo Gelber, piano
Sinfonieorchester des Norddeutschen Rundfunks
Klaus Tennstedt, direction
Enregistré le 23 avril 1979 à la Musikhalle de Hamburg
Un album du label St-Laurent Studio YSL 1464 T
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Photo à la une : le pianiste Bruno Leonardo Gelber – Photo : © DR