Tout n’est pas inédit, les Mahler, trois des Lieder und Gesänge aus der Jugendzeit, trois des Rückert-Lieder, furent fugitivement édités par la BBC, mais le reste l’est, et n’occupe que la première galette, la seconde reprenant deux entretiens menés avec esprit par Jon Tolansky qui parvient à dérider le baryton, toujours habituellement un peu ombrageux face à ses interlocuteurs.
Même connus, les six Mahler sont prodigieux, d’une inspiration si libre qu’ils ne feront pas double emploi avec les autres captations, studio ou concert.
Merveille !, un récital Goethe partagé entre Londres et Helsinki, allant d’Anna Amalia à Richard Strauss, effleurant chacun pour un seul lied, sinon Busoni dont quatre Lieder géniaux ouvrent le concert londonien, avec un Gerald Moore diabolique.
Pourtant l’ajout majeur restera les trois opus de Zoltán Kodály dirigés en 1960 par le compositeur, trois nouveautés dans la discographie du baryton.
Les deux Chants, Op. 5, aussi émouvants soient-ils, cèdent le pas devant l’éloquent quart d’heure de Kádár Kata, vaste ballade narrant les suicides successifs de deux amants interdits de noces, œuvre aussi méconnue que poignante, où Dietrich Fischer-Dieskau s’approprie la langue hongroise pour mieux approcher Barbe-Bleue.
LE DISQUE DU JOUR
Dietrich Fischer Dieskau, baryton
A Centenary Tribute
Live Recitals
Ferruccio Busoni (1866-1924)
Lied des Unmuts, BV 281
Zigeunerlied, Op. 55 No. 2,
BV 295a
Schlechter Trost, BV 298a
Lied des Mephistopheles,
Op. 49 No. 2, BV 278a
Gerald Moore, piano
Anna Amalia (1739-1807)
Auf dem Land
Johann Friedrich Reichardt (1752-1814)
Beherzigung (aus Lila)
Carl Friedrich Zelter (1758-1832)
Gleich ung gleich
Richard Strauss (1864-1949)
Gefunden (No. 1, extrait des « 6 Lieder, Op. 56, TrV 220 »)
Max Reger (1873-1916)
Einsamkeit (No. 18, extrait des « 18 Lieder, Op. 75 »)
Ferruccio Busoni (1866-1924)
Zigeunerlied, Op. 55 No. 2, BV 295a
Irwin Gage, piano
Gustav Mahler (1860-1911)
Lieder und Gesänge aus der Jugendzeit (3 extraits : No. 11. Ablösung im Sommer, No. 6. Um schlimme Kinder artig zu machen, No. 14. Selbstgefühl)
5 Rückert-Lieder (3 extraits : No. 1. Ich atmet’ einen linden Duft!, No. 3. Blicke mir nicht in die Lieder, No. 5. Um Mitternacht)
Karl Engel, piano
Zoltán Kodály (1882-1967)
2 Chants, Op. 5, K. 34
Kádár Kata, K. 127
London Symphony Orchestra – Zoltán Kodály, direction
Un album de 2 CD du label Somm Recordings 5038-2 (Collection “Ariadne”)
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Photo à la une : le baryton Dietrich Fischer Dieskau – Photo : © DR