Puccini secret

Margaret Price aura jeté son dévolu sur les mélodies de Verdi, quel dommage qu’elle n’ait pas regardé celles de Puccini. Mais voilà, elle fut d’abord une Amelia, une Aida même, et pas une Tosca.

Heureusement, Krassimira Stoyanova, qui, elle, est venue à Puccini, aura pris le temps d’ouvrir ce relativement mince cahier – dix neuf opus – que Puccini composa au long de son existence.

Les premières mélodies sont déjà à peine des romances, une densité poétique, des inflexions d’opéra, les font déborder des cadres des poèmes, leur nostalgie évoque Martucci, toutes celles du temps de Lucca ou de Milan montrent que si l’opéra ne l’avait pas à ce point requis, il aurait pu lui aussi écrire un grand cycle pour voix et orchestre.

Mais l’opéra envahit même un splendide Salve regina pour lequel Maria Prinz se met à l’orgue : on croit entendre Tosca, et la grande voix de Krassimira Stoyanova n’y est pas pour peu. Elle se double d’ailleurs, enregistrant aussi la partie de mezzo pour deux petites pièces religieuses. C’est d’ailleurs la chance de cet album parfait, qui ignore le fade, lui préférant l’ardeur du sentiment.

Les mélodies composées à Torre del Lago sont des merveilles, badines – Casa mia – simple citation des opéra (le Sogno d’or, c’est celui de La Rondine, impérissable) – ou surprenant : écoutez Terra e mare, et surtout l’étreignant Morire ?

LE DISQUE DU JOUR

Giacomo Puccini (1858-1924)
Les Mélodies pour voix et piano (Intégrale)

Krassimira Stoyanova, soprano
Maria Prinz, piano

Un album du label Naxos 8.573501
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Photo à la une : la soprano Krassimira Stoyanova – Photo : © DR